« La transition écologique sera locale ou ne sera pas ! » En déplacement à Marseille pour la quatrième convention des maires de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), Elisabeth Borne a officialisé, lundi 14 novembre, le lancement d’une expérimentation visant à décentraliser les actions de la planification écologique, dont le président Emmanuel Macron lui a confié la charge. « J’ai souhaité saisir une main tendue », a expliqué la première ministre, évoquant la proposition lancée par le président du conseil régional, Renaud Muselier (DVD), de tester sur son territoire de cinq millions d’habitants un dispositif et une méthodologie pour « accélérer la transition écologique ». Une offre formulée après le discours de Mme Borne au congrès de Régions de France, le 16 septembre, appelant ces dernières à devenir des « territoires d’expérimentation dans leurs domaines de compétence ».
Pour l’Etat comme pour son partenaire régional, le dispositif, qui s’inscrit dans le programme gouvernemental « France nation verte », doit apporter « des réponses radicales à l’urgence de la situation ». « Nous devons faire plus en huit ans que ce que nous avons fait en trente-deux ans », a rappelé Elisabeth Borne devant plus de 750 maires et élus locaux.
La convention prévoit la sélection d’un programme commun d’actions d’ici avril 2023
Concrètement, la convention prévoit la sélection d’un programme commun d’actions d’ici avril 2023 par un comité de pilotage coprésidé par le préfet de région et le président du conseil régional. Huit priorités opérationnelles sont définies : la décarbonation de l’industrie et des moyens de transport, la production d’énergies renouvelables avec une accélération de l’éolien en mer, la rénovation des bâtiments, la protection des forêts, la réduction de la pollution portuaire et celle de l’artificialisation du foncier. Enfin, sujet hautement sensible dans la région, la préservation de la ressource en eau.
Dans ce domaine, Etat et région prévoient de « lever les freins à la réutilisation des eaux usées traitées » et à travailler conjointement à la transformation des réseaux locaux d’irrigation, essentiels à l’agriculture. Un renforcement des investissements du canal de Provence, qui gère la distribution des eaux du Verdon, en échange d’une prolongation de sa durée de la concession, sera aussi étudié.
« Laboratoire idéal de la planification écologique »
Pour financer cette convention multiforme, les deux partenaires mobilisent leurs propres fonds, mais comptent aussi sur les subsides européens, dont la région est l’ordonnateur sur son territoire. Le fonds vert d’accélération de la transition écologique, doté de 2 milliards d’euros, sera sollicité. A Marseille, Elisabeth Borne, qui était accompagnée du ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé que l’Etat augmentait de 100 millions d’euros en 2023 le financement annuel des agences de l’eau (2,2 milliards d’euros actuellement) « afin d’améliorer les performances des réseaux d’irrigation ». L’agence Rhône-Méditerranée-Corse bénéficiera de 40 % de cette somme.
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