L’armée congolaise a accusé les rebelles du M23 d’avoir massacré le mardi 29 novembre au moins 50 civils. Un sommet réuni le 23 novembre à Luanda avait décidé un cessez-le-feu à partir du vendredi 25 à 18 h 00 (16 h 00 GMT), suivi deux jours plus tard du retrait du M23 des zones conquises depuis plusieurs mois dans la province du Nord-Kivu.
Aucun retrait n’a été observé, mais les combats avaient cessé depuis samedi matin entre l’armée et le M23, même si ce dernier continuait de s’opposer à des milices, notamment mardi dans un village de la région de Bambo, Kisheshe, à environ 70 km au nord de Goma. Des informations recueillies le 30 novembre faisaient état de nombreux civils tués durant ces affrontements.
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Dans un communiqué, le porte-parole des forces armées de RDC (FARDC), le général Sylvain Ekenge, a accusé le M23 d’avoir « lâchement assassiné » dans ce village 50 civils, ainsi que d’avoir violé le cessez-le-feu en attaquant une position de l’armée. « Le M23 rejette ces allégations sans fondement », a répliqué Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du mouvement, en affirmant, également dans un communiqué, que le M23 « n’avait jamais ciblé des populations civiles ».
Médiations
C’est non loin de Kisheshe qu’une reprise des combats entre les rebelles et les FARDC a été signalée dans la matinée du 1er décembre, à Kirima, à une dizaine de kilomètres de l’agglomération de Kibirizi. « Depuis le matin, des combats ont repris entre les FARDC et le M23 à Kirima. Les rebelles ont traversé le pont en direction de Kibirizi après les combats d’avant-hier à Kishishe », a témoigné Paul Lutibahwa, président de la société civile de Bambo. « Les combats sont violents, nous utilisons l’artillerie lourde » face au M23, a précisé un officier congolais. Selon Julson Kaniki, responsable de la société civile de Kibirizi, la perspective d’une arrivée des rebelles a provoqué la panique. « La population commence à fuir », a-t-il affirmé.
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Une marche a eu lieu jeudi matin à Goma pour protester contre l’attitude de la communauté internationale, accusée d’inaction, voire de complicité. Plusieurs journalistes et manifestants ont été malmenés lors de cette manifestation, qui n’avait pas été autorisée par la mairie. Une autre marche s’est déroulée dans le calme à Bukavu (Sud-Kivu).
Pour tenter d’apaiser les tensions dans l’est de la RDC, plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées, notamment par la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC). Celle-ci a décidé le déploiement d’une force régionale, dont des éléments kényans sont déjà positionnés à Goma, et a lancé le 28 novembre à Nairobi une nouvelle session de pourparlers de paix, sans le M23 que Kinshasa qualifie de mouvement « terroriste ». Une autre médiation est menée au nom de l’Union africaine (UA) par le président angolais Joao Lourenço.
Le pape François se rendra juste à Kinshasa
La reprise de combats après une courte trêve intervient alors que le Vatican a annoncé les nouvelles dates, du 31 janvier au 3 février, d’une visite du pape François en RDC, initialement prévue en juillet mais reportée pour raisons de santé. Le souverain pontife viendra à Kinshasa mais l’étape de Goma est supprimée.
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L’endroit qui avait été choisi pour sa messe, à 15 km au nord de Goma, est actuellement occupé par une position des FARDC destinée à stopper l’avancée du M23 vers la ville.
(avec AFP)