AU CHILI, LA JUSTICE ORDONNE LA RÉOUVERTURE DE L’ENQUÊTE SUR LA MORT DE PABLO NERUDA
La Cour d’appel de Santiago a ordonné ce mardi 20 février la réouverture de l’enquête sur la mort du poète Pablo Neruda. Le prix Nobel de littérature, icône nationale chilienne, aurait pu avoir été empoisonné sous la dictature du général Augusto Pinochet en 1973. La reprise des investigations a été demandée par des proches du poète, ainsi que par le Parti communiste dont il était membre. La formation politique d’extrême gauche avait notamment appelé à ce que toute la vérité, toute la justice soient faites pour Pablo Neruda.
LA FAMILLE DU POÈTE ASSURE QU’IL EST MORT EMPOISONNÉ
Pablo Neruda est mort le 23 septembre 1973, douze jours après le putsch du général Pinochet contre le président socialiste Salvador Allende, grand ami du poète. Des experts internationaux avaient rejeté à l’unanimité en 2017 la version officielle du régime militaire, assurant qu’il n’était pas mort d’une aggravation subite de son cancer. Mais ils n’avaient pu confirmer ni exclure la possibilité d’une contamination volontaire et délibérée par l’injection de germes ou de toxines bactériennes. Selon cette théorie de l’empoisonnement, Pablo Neruda aurait succombé à une injection faite la veille de son départ pour le Mexique, où il envisageait de s’exiler pour y diriger l’opposition au régime d’Augusto Pinochet.
Une enquête menée par l’université de Copenhague et rendue publique en février 2023 accrédite la thèse d’un empoisonnement, selon la famille de Pablo Neruda. Selon Télérama, une équipe composée de chercheurs canadiens et danois aurait révélé la présence de traces de la bactérie Clostridium botulinum dans le squelette du poète. Dès 2017, un groupe de 16 experts internationaux mandaté par la justice chilienne avait exclu la piste du cancer.
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Selon les chiffres officiels, sous la dictature de Pinochet, quelque 3 200 personnes ont été tuées et plus de 38 000 torturées, ce qui souligne la gravité du régime et l’importance de faire toute la lumière sur la mort de Pablo Neruda. La réouverture de l’enquête est une étape cruciale pour la justice chilienne et pour la mémoire collective du pays. La vérité sur la mort du poète est un enjeu majeur pour la société chilienne et pour la reconnaissance des crimes commis sous la dictature.
La réouverture de l’enquête sur la mort de Pablo Neruda est une avancée majeure dans la quête de justice pour les victimes de la dictature chilienne. La famille du poète, soutenue par des experts internationaux, continue de réclamer la vérité sur les circonstances de sa mort. Cette décision de la Cour d’appel de Santiago est un pas important vers la reconnaissance des éventuels crimes commis sous le régime de Pinochet, et elle offre de l’espoir à toutes les victimes et à leurs familles.
Cinquante ans après le coup d’Etat du 11 septembre 1973, les Chiliens n’arrivent pas à tourner la page Pinochet. La réouverture de l’enquête sur la mort de Pablo Neruda est un signal fort envoyé aux victimes du régime et à leurs familles, ainsi qu’à toute la société chilienne. Ceci permettra non seulement de faire la lumière sur la mort du poète, mais aussi de contribuer à la reconnaissance et à la réparation des crimes commis durant la dictature.
https://www.nouvelobs.com/culture/20171021.OBS6308/pablo-neruda-n-est-pas-mort-d-un-cancer-mais-le-mystere-demeure.html
https://www.nouvelobs.com/monde/20230911.OBS77969/cinquante-ans-apres-le-coup-d-etat-du-11-septembre-1973-les-chiliens-n-arrivent-pas-a-tourner-la-page-pinochet.html
https://www.telerama.fr/debats-reportages/pablo-neruda-assassine-par-les-sbires-de-pinochet-cinquante-ans-apres-la-verite-eclate-7014325.php
