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la France suspend son aide au développement dans un contexte d’isolement croissant de Bamako

la France suspend son aide au développement dans un contexte d’isolement croissant de Bamako


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Un portrait du président russe, Vladimir Poutine, est brandi lors d’une manifestation célébrant l’annonce du retrait militaire français, à Bamako, le 19 février 2022.

A Bamako, le scénario des derniers mois – une succession de ruptures entre la junte au pouvoir et ses partenaires étrangers – se répète encore. Après avoir mis un terme, en août, à dix ans de présence militaire au Mali avec le départ du dernier soldat de l’opération antiterroriste « Barkhane », la France a cette fois décidé de suspendre son aide publique au développement (APD).

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La décision, prise « il y a deux ou trois semaines » selon une source diplomatique française, n’a pas fait l’objet d’une communication officielle de la part de Paris. Mais elle est dénoncée dans une lettre envoyée à Emmanuel Macron, mardi 15 novembre, par Coordination Sud, un collectif d’ONG françaises de solidarité internationale. Ce courrier, signé par 35 organisations françaises actives au Mali et dont Le Monde a obtenu copie, réclame au président de « revoir [sa] position ».

La suspension de l’aide publique au développement allouée par Paris « entraînera l’arrêt d’activités essentielles voire vitales menées […] au profit de populations en situation de grande pauvreté », est-il écrit. Actuellement, 35 % des Maliens, soit 7,5 millions de personnes, ont besoin d’assistance. Selon Coordination Sud, l’arrêt de l’APD française remet en cause près de 70 projets de développement en cours ou prévus dans le pays ces prochaines années.

« Qui sera le prochain à claquer la porte ? »

En février, la France avait déjà commencé à fermer les robinets de l’aide, alors que près d’un millier de mercenaires du groupe de sécurité privé russe Wagner venaient de débarquer sur le territoire malien : 60 millions d’euros, sur les 100 millions d’APD fournis en moyenne chaque année par la France, avaient été annulés. Désormais, presque tout a sauté : seule l’aide purement humanitaire (environ 8 millions d’euros par an) est maintenue.

Cette suspension intervient dans un contexte d’isolement croissant du Mali, entretenu par les militaires au pouvoir : depuis leur double coup d’Etat de 2020 et 2021, ceux-ci n’ont cessé de pousser leurs alliés traditionnels vers la sortie, comme en témoignait, dès janvier 2022, l’expulsion de l’ambassadeur de France.

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Début novembre, la décision de la République tchèque de fermer son ambassade à Bamako en raison de « la dégradation de la situation au Mali et de l’éloignement de ce pays de l’Europe » a semé le doute dans les chancelleries occidentales présentes dans la capitale quant à l’avenir de leur coopération avec le Mali. « On se demande de plus en plus qui sera le prochain à claquer la porte », glisse un diplomate.

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