Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du Monde Afrique depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du Monde Afrique.
Le président Emmanuel Macron arrive ce mercredi 27 juillet au Bénin pour une visite à Cotonou, où il doit rencontrer le président Patrice Talon. Il s’agit pour la France d’une occasion d’exprimer l’inquiétude de la communauté internationale face au terrible recul observé au Bénin depuis 2016 en matière de démocratie et de droits humains.
Jusqu’à peu, le Bénin était considéré comme un exemple démocratique en Afrique de l’Ouest, avec la construction d’une démocratie stable à partir de 1991, date à laquelle le président Mathieu Kérékou a cédé pacifiquement le pouvoir. Nous étions fiers de contribuer à la vague de démocratisation qui s’est produite dans la région après la guerre froide, fiers de devenir l’une des démocraties les plus stables d’Afrique subsaharienne.
Malheureusement, depuis 2016, nous assistons à la démolition de cette précieuse démocratie. Le président Talon a utilisé la justice pour attaquer ses adversaires politiques, tandis que de nouvelles règles électorales et des mesures répressives contre ses rivaux politiques lui ont permis de consolider son pouvoir en 2021. Des violences policières meurtrières ont été commises contre des manifestants.
Des accusations fallacieuses
Sous son régime, nous avons vu disparaître toute possibilité d’opposition légitime. Il a arrêté des personnes qui publiaient des messages critiques à son sujet sur Facebook, emprisonné des journalistes et fermé des journaux et des stations de radio importantes. De nombreux critiques soulignent que parmi les personnes qu’il poursuit pour « corruption », la plupart sont dans l’opposition et l’on pense que les accusations sont fallacieuses.
Ce mois-ci encore, l’organisation bruxelloise Human Rights Without Frontiers (HRWF) a déposé un rapport sur le Bénin auprès de l’Examen périodique universel du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ce document exige la libération des opposants Reckya Madougou et Joël Aïvo, respectivement condamnés à vingt et dix ans de prison. HRWF a alerté la communauté internationale sur le fait qu’ils ne figuraient pas sur une liste de 17 détenus devant être libérés temporairement après une rencontre, le 13 juin, entre Patrice Talon et l’ancien président Thomas Boni Yayi (2006-2016). Que le président Macron quitte le Bénin sans exiger la libération des prisonniers politiques Madougou et Aïvo auprès du président Talon serait honteux.
Il vous reste 46.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.