Plus de six mois après l’invasion russe en Ukraine, la France a plaidé ce lundi devant de nombreux officiels africains pour la « solidarité » du continent africain avec les Européens. Si la guerre en Ukraine impacte fortement l’Afrique, ses dirigeants restent flous sur la question et ne condamnent pas les agissements de la Russie.
La secrétaire d’Etat française Chrysoula Zacharopoulou a plaidé lundi devant de nombreux officiels africains pour la « solidarité » du continent avec les Européens face à l’offensive russe contre l’Ukraine. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a divisé les pays africains, ainsi que l’ont montré plusieurs votes aux Nations unies depuis février 2022. Près de la moitié d’entre eux se sont encore abstenus ou n’ont pas pris part au vote le 12 octobre quand l’Assemblée générale de l’ONU a condamné l’annexion par la Russie de territoires ukrainiens.
« Solidarité »
L’offensive russe contre l’Ukraine représente une « menace existentielle pour la stabilité et l’intégrité de notre continent », a dit la secrétaire d’État française auprès du ministère des Affaires étrangères à l’ouverture du 8e Forum international de Dakar, conférence sur la sécurité et la paix en Afrique.
« Tous les Européens le vivent ainsi. C’est pourquoi nous exprimons une attente de solidarité à l’égard de l’Afrique », a-t-elle dit en présence du président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, de deux autres chefs d’Etat africains et d’un certain nombre de ministres des Affaires étrangères.
Fort impact de la crise ukrainienne en Afrique
« Nous ne le dirons jamais assez : la Russie et la seule responsable de cette crise économique, énergétique et alimentaire », a-t-elle renchéri. L’Afrique a été durement affectée par les effets de la crise ukrainienne et son impact sur les prix et les approvisionnements, en céréales par exemple.
Face aux critiques qui trouvent un large écho en Afrique contre une propension de la France ou de pays occidentaux à vouloir dicter leur loi à leurs partenaires africains, la responsable française a assuré que la France, quand elle déploie des missions comme la force antijihadiste sahélienne Barkhane, n’intervenait pas « en substitution » aux armées nationales, mais « en appui ».