Publié le :
La Corée du Nord a procédé à un tir de missile balistique intercontinental, a rapporté Séoul vendredi. Tokyo a ajouté que le missile était retombé en mer à l’intérieur de la Zone économique exclusive (ZEE) nippone, qualifiant ce lancement d' »absolument inacceptable ».
La Corée du Nord a lancé vendredi 18 novembre un missile balistique intercontinental (ICBM), selon l’armée sud-coréenne, dernier épisode en date d’une série record de tirs de projectiles ces dernières semaines, alors que Séoul et Washington s’attendent à un essai nucléaire imminent de la part de Pyongyang.
L’état-major sud-coréen « estime que la Corée du Nord a lancé un ICBM », a déclaré à l’AFP un responsable de la Défense, sans plus de détails. Un peu plus tôt, l’armée du Sud avait indiqué avoir détecté « le lancement d’un missile balistique non-identifié en direction de l’est ».
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré que le missile nord-coréen semblait être retombé en mer à l’intérieur de la Zone économique exclusive (ZEE) nippone, près de l’île septentrionale d’Hokkaido, ce qu’il a qualifié d' »absolument inacceptable ». Il a précisé qu’aucun dégât à des navires ou avions n’avait été signalé.
« Nous avons sévèrement protesté auprès de la Corée du Nord. (Celle-ci) répète les actes de provocation à une fréquence sans précédent. Nous réitérons avec force que c’est absolument inacceptable », a dit Fumio Kishida. « Le Japon, les États-Unis et la Corée du Sud doivent se coordonner de près pour oeuvrer à la dénucléarisation complète de la Corée du Nord. »
Moratoire rompu
Le 3 novembre, la Corée du Nord avait déjà lancé un ICBM mais ce tir avait apparemment échoué, selon Séoul et Tokyo. Le pays avait rompu en mars dernier un moratoire qu’il s’était auto-imposé en 2017 sur les lancements de ce type de missiles à longue portée.
La Corée du Nord avait déjà tiré jeudi un missile balistique à courte portée, quelques heures après une mise en garde de son ministre des Affaires étrangères qui avait promis une riposte « féroce » au renforcement de l’alliance de sécurité entre Séoul, Tokyo et Washington.
Les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont intensifié ces derniers mois leurs manœuvres militaires conjointes face aux menaces de la Corée du Nord, laquelle voit dans ces exercices des répétitions générales à une invasion de son territoire ou à un renversement de son régime.
Divisions au Conseil de sécurité
Au cours d’une rencontre mardi en marge du sommet du G20 à Bali, le président américain Joe Biden a tenté de convaincre son homologue chinois Xi Jinping d’intercéder auprès de la Corée du Nord pour qu’elle renonce à effectuer un essai nucléaire, comme Washington et Séoul lui en prêtent l’intention.
Joe Biden, son homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol et le Premier ministre japonais Fumio Kishida ont par ailleurs, dimanche, promis une réponse « forte et ferme » si Pyongyang réalise cet essai, qui serait le premier depuis 2017 et le septième de son histoire.
Les analystes estiment que la Corée du Nord, qui en vertu de résolutions de l’ONU n’a pas le droit de lancer des missiles balistiques, s’est enhardie face à la probabilité d’échapper à toute nouvelle sanction des Nations unies en raison des divisions au Conseil de sécurité.
La Chine, principal allié diplomatique et économique de Pyongyang, s’y est en effet jointe à la Russie en mai dernier pour opposer son veto à une tentative des États-Unis de renforcer les sanctions contre la Corée du Nord.
Avec AFP