La ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, entame une visite diplomatique de deux jours en Chine, qui s’annonce délicate. C’est la première fois que la femme politique du parti des Verts se rend en Chine et elle doit faire face à une mission presque impossible, selon Der Spiegel. Le président Emmanuel Macron a récemment rencontré le président chinois, Xi Jinping, et a évoqué la nécessité pour l’Europe de ne pas devenir le vassal des États-Unis. Cette déclaration a suscité des inquiétudes chez ses partenaires européens et a placé la ministre allemande dans une position difficile.
Au cours de son voyage, Baerbock discutera avec son homologue chinois, Qin Gang, et avec Wang Yi, le premier diplomate chinois du pays. Ensuite, elle se rendra en Corée du Sud et au Japon. Toutefois, alors que la visite pourrait être une opportunité pour renforcer les relations diplomatiques entre l’Allemagne et la Chine, la méfiance envers Baerbock prévaut dans la République populaire de Chine.
Der Spiegel estime que Baerbock suscite plus de méfiance que n’importe quel autre membre du gouvernement fédéral allemand en Chine. De plus, la maladresse dont a fait preuve Macron en matière de diplomatie européenne a compliqué davantage la mission de Baerbock.
Les déclarations de Macron ont soulevé des doutes quant à la position de la France vis-à-vis de ses partenaires européens et ont créé un sentiment de frustration parmi les dirigeants européens qui estiment que la France doit agir de manière plus concertée. La visite de Baerbock en Chine intervient également dans un contexte de relations franco-chinoises tendues. La France avait précédemment accusé la Chine d’avoir espionné des leaders mondiaux, dont Emmanuel Macron, via le réseau de télécommunications 5G de Huawei.
Il reste à savoir comment Vaerbock réussira à naviguer dans cette situation délicate. En tant que ministre des Affaires étrangères allemande, elle est sous pression pour renforcer les relations entre l’Allemagne et la Chine, mais cela ne doit pas se faire au détriment des partenaires européens. Dans un contexte de compétition économique et stratégique entre les États-Unis et la Chine, les dirigeants européens sont prêts à trouver des moyens pour renforcer leur position bilatérale avec la Chine, sans pour autant compromettre leur unité en tant que bloc européen. La visite de Baerbock en Chine est une opportunité pour cette dernière de démontrer son habileté en matière de relations internationales.
