Caroline Proulx, Nathalie Roy, François Paradis, Kariane Bourassa, Caroline St-Hilaire, Mathieu Lacombe, Pascale Déry, Bernard Drainville et Martine Biron.
Il n’existe aucun précédent concernant une formation politique ayant attiré autant de personnalités médiatiques. Et il n’y en a pas d’autres que la CAQ qui ont autant fait de l’image et de la communication leur marque de commerce.
Face à ce constat, les politiciens et les journalistes soulignent tour à tour leur malaise. Mais ça me semble être un mauvais procès.
Je n’ai aucun doute que le malaise de ces politiciens se dissiperait rapidement si ces personnalités médiatiques voulaient plutôt se lancer au sein de leur formation politique. Ils en seraient très fiers et exhiberaient ces candidatures partout : « Voyez, on attire les pointures ! »…
Parti des médias ?
La question que tous se posent, maintenant : existe-t-il vraiment une bienveillance médiatique à l’égard de la CAQ ? Y aurait-il au Québec un « parti des médias », dont le représentant serait la CAQ ?
La réponse est non.
C’est plutôt l’inverse : l’opposition à la CAQ depuis 4 ans, elle est principalement médiatique, ce qui n’a rien de calamiteux. C’est le signe d’une démocratie en santé. De nombreuses enquêtes journalistiques et de chroniques sévères à l’égard du gouvernement — la CAQ trop nationaliste, la CAQ pas assez nationaliste, etc. — ont été publiées depuis 2018.
Bref, cette formation politique n’a jamais bénéficié d’un traitement favorable particulier. Et si on revient à Martine Biron, maintenant : était-elle l’apologiste médiatique de la CAQ ? Personne ne l’a jamais suspectée de « caquisme » camouflé. On vantait plutôt sa rigueur et son honnêteté.
Sa dernière analyse dénonçait d’ailleurs l’arrogance, les grosses têtes et les « gaffeux » du gouvernement. Pas exactement une passerelle vers la CAQ.
C’est pourquoi sa candidature n’est pas scandaleuse. Elle devra davantage défendre ses nouvelles convictions pro-troisième lien, un projet rétrograde et électoraliste selon ses propres mots, plutôt que sa légitimité de servir.
Parlant d’électoralisme, il est absurde de lire Éric Duhaime se soucier de la méfiance médiatique que cette candidature peut engendrer, lui qui a construit sa carrière politique en l’alimentant.
Et qui bénéficie, plus que tout autre parti, de l’amour passionnel d’un média précis, Radio X, pour percer à Québec.
Une chance que l’ironie ne tue pas des carrières politiques.