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« Je suis très inquiet à l’idée que des candidats républicains dénoncent des fraudes sans aucun fondement »

« Je suis très inquiet à l’idée que des candidats républicains dénoncent des fraudes sans aucun fondement »


Bill Kristol, au Centre des Congrès de Pasaden (Californie), le 30 août 2017.

Parmi les « never-Trumpers », les républicains hostiles à Donald Trump, Bill Kristol demeure l’une des personnalités les plus en vue. Ancien membre des administrations Reagan et Bush, éditorialiste prolifique rattaché au mouvement néoconservateur, il a apporté son soutien à Joe Biden, lors de l’élection présidentielle, en 2020.

Que pensez-vous des réactions au sein du Parti républicain à l’agression commise contre le mari de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, au domicile du couple ?

C’est horrible à entendre. Il n’y a pas si longtemps, ce genre d’événement aurait été commenté avec inquiétude et compassion. Si l’assaillant était vu comme proche de vos idées, on aurait appelé nos sympathisants à ne pas l’imiter. Or, aujourd’hui, le fait qu’on fasse des plaisanteries sur ce drame, qu’on le minimise ou même que certains le rationalisent est une indication de la gravité des choses. La démagogie et l’extrémisme peuvent être une affaire de discours, bien entendu. Mais les mots conduisent aux actes. La violence était présente, ces dernières années. Parfois, elle a été attisée. A présent, de larges portions de la droite en sont à la rationaliser et à l’excuser.

Quel est le scénario le plus noir que vous envisagez pour le déroulement des midterms ?

Il ne s’agit pas seulement de la journée électorale, mais de toute la semaine qui suivra. Je suis très inquiet à l’idée que des candidats républicains proclament leur victoire sur la base d’un dépouillement très partiel, ou alors qu’ils dénoncent des fraudes sans aucun fondement. Je crains aussi qu’ils n’appellent leurs partisans à agir dans les Parlements des Etats, à se rassembler devant les bureaux de vote et de dépouillement, éventuellement en étant armés. C’est un peu comme si le 6 janvier [2021, assaut contre le Capitole] se reproduisait au niveau de ces Etats, comme dans l’Arizona. Il ne s’agirait pas, à mon sens, de renverser le résultat de ces midterms, mais plutôt de préparer les bases pour le futur, la présidentielle de 2024. Il s’agit d’affaiblir les garde-fous, de délégitimer l’idée de concéder sa défaite, d’effacer la frontière entre la déception d’avoir perdu et la volonté de changer le résultat. Il y a quelque chose de pathétique dans le fait qu’on en soit à espérer que les républicains se conduiront comme Bolsonaro au Brésil, qui n’a pas appelé ses partisans à l’insurrection.

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