Invité dans Europe Soir Week-end, le député LR de la première circonscription du Lot Aurélien Pradié est revenu sur les déclarations de Pap Ndiaye sur la laïcité, deux ans après la mort de Samuel Paty. Le ministre de l’Éducation nationale a notamment expliqué que selon lui, la laïcité était le fait de débarrasser l’école des influences extérieures politiques et religieuses. Aurélien Pradié, quant à lui, insiste que l’école « est un territoire sacré dans lequel on ne revendique pas une appartenance ».
Vers une droite plus populaire ?
Néanmoins, pour le député, le ministre ne prend pas le sujet à bras le corps comme il le prétend. « On n’en est plus à faire de grandes déclarations ». Selon lui, le ministre « est naïf », et il y voit « peut-être un peu de lâcheté politique », a-t-il lancé. Aurélien Pradié insiste sur sa volonté de « réinstaller l’autorité à l’école », via notamment une « tenue unique ». Le député républicain donne sa propre définition de la laïcité : « il faut en parler, il faut que les professeurs en parlent et donnent les clés aux élèves, évidemment. Mais un gamin de 12 ans n’a pas de convictions religieuses, n’a pas de convictions politiques. Il a la conviction religieuse et politique de ses parents. »
Pour le député, l’école est l’un des sujets que doit s’approprier la droite. Aurélien Pradié veut garder les fondamentaux régaliens mais aussi « parler d’autres sujets ». « Qu’est-ce qu’on a à dire sur l’écologie ? Moi je refuse de laisser à Sandrine Rousseau le soin de parler d’écologie. » Le député l’avoue, « à droite nous en parlons peu ». « Qu’avons nous à dire au sujet de l’eau ? Ce n’est pas un petit sujet, c’est un sujet national et géopolitique absolument fondamental. »
« Prolonger l’âge de la retraite est une erreur »
Candidat à la présidence des Républicains, Aurélien Pradié prône être l’homme du changement, qui diffère de ces deux principaux concurrents, Éric Ciotti et Bruno Retailleau. Le Lotois veut « tout revoir » après la claque du parti lors de la dernière élection présidentielle. « Nos adhérents ont envie qu’on prenne un nouveau départ à droite », assure-t-il.
« Lorsque notre famille politique, comme d’autres d’ailleurs, s’obsèdent à ne seulement parler à une catégorie de la population, elle ne réussit pas. » Le candidat assume penser les choses autrement. Il explique notamment que ses amis politiques n’ont pas le même point de vue que lui sur la question des retraites. « Prolonger l’âge de la retraite est une erreur », promet-il. ‘Le vrai sujet est de faire le ménage dans certaines aides sociales, dans certains dépenses publiques. » Un discours « de rupture avec ce qu’a été la droite pendant 10 ans, avec la droite de l’échec », précise Aurélien Pradié. « Mais je tâche de renouer avec un discours d’une droite populaire qui respecte ce qui travaille dur. »
Le député du Lot l’assure, s’il y a une chose à retenir de son parcours et de ses convictions politiques, à l’aube du vote de la présidence de son parti, « c’est la droite populaire, et ce n’est pas un slogan. Celle qui parle à tout le monde, et celle qui parle de tous les sujets ».