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imbroglio autour de l’interdiction de la phosphine, un traitement réclamé par des pays importateurs

imbroglio autour de l’interdiction de la phosphine, un traitement réclamé par des pays importateurs



L’article publié par L’Opinion affirmant qu’une interdiction unilatérale d’un pesticide utilisé en traitement des cargaisons de céréales destinées à l’exportation avait été prononcée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a suscité de nombreuses critiques. Cette information est fausse, mais les exportateurs français de céréales s’inquiètent des conséquences que cette information pourrait avoir sur leur activité.

Depuis 2015, l’Anses est chargée de délivrer les autorisations de mise sur le marché des pesticides, des biocides et des médicaments vétérinaires. Avant cela, cette prérogative était du ressort du ministère de l’agriculture. Depuis lors, l’Anses travaille en étroite collaboration avec les entreprises condamnées pour des fraudes alimentaires, pour assurer la sécurité alimentaire de la population française.

Les exportateurs français de céréales sont concernés par l’utilisation d’un insecticide, la phosphine, qui est utilisé en fumigation dans les cales des bateaux. Bien que la phosphine n’ait pas fait l’objet d’une interdiction unilatérale en France, l’Anses a précisé que seul un usage précis, lorsque les tablettes de phosphure d’aluminium sont placées en contact direct avec le grain, n’était pas autorisé. Cependant, cette information ne relève pas d’une décision unilatérale de l’Anses. En effet, c’est la société agrochimique UPL Holdings Coöperatief U.A. qui a demandé le renouvellement d’autorisation de la substance et qui n’a pas soumis de demande pour cet usage spécifique.

L’Anses explique qu’elle n’a pas la possibilité juridique de délivrer une autorisation de mise sur le marché pour un usage précis si elle n’a pas les données fournies par la société pétitionnaire pour appuyer cet usage. En l’espèce, les risques excessifs d’une telle utilisation du phosphure d’aluminium, par contact direct, n’ont pas été anticipés par l’Anses mais par la société requérante elle-même.

Dans un échange de courriers entre UPL Holdings Coöperatief U.A. et l’Anses, daté du 21 février 2023 et que Le Monde a pu consulter, la firme annonce à l’agence réglementaire son intention de demander, en septembre, une modification d’autorisation afin de permettre l’utilisation de son produit au contact direct des cargaisons. La société explique qu’elle va demander à l’échelon européen un relèvement de la limite maximale de résidus (LMR) de manière à ce que son produit puisse être utilisé par contact. Cependant, cette requête pour une autorisation d’usage spécifique n’a pas encore été soumise.

En conclusion, les inquiétudes des exportateurs français de céréales semblent bien réelles, mais les critiques envers l’Anses sont injustifiées. L’agence est chargée de garantir la sécurité alimentaire des consommateurs français, et la toxicité de certains pesticides utilisés en traitement des cargaisons de céréales nécessite une surveillance accrue. Les autorisations de mise sur le marché des pesticides, des biocides et des médicaments vétérinaires sont une responsabilité importante et ne peuvent être prises à la légère. Les requêtes pour une autorisation d’usage spécifique doivent être étudiées minutieusement pour s’assurer de la sécurité sanitaire de tous les acteurs impliqués.

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