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« Il manque une approche globale qui préfigure la forme et le fonctionnement de la ville postcarbone de demain »

« Il manque une approche globale qui préfigure la forme et le fonctionnement de la ville postcarbone de demain »


Après la tenue de la COP27, 27e conférence sur le climat, à Charm El-Cheikh, toutes les analyses et études concordent aujourd’hui sur le diagnostic de la crise climatique – et maintenant énergétique avec la guerre en Ukraine – , sur les causes et les effets catastrophiques attendus, et sur l’urgence d’agir.

En revanche, pour le remède, nous sommes encore dans le flou : formulation de vœux pieux, propositions de mesures possibles, appels à des actions à l’échelle nationale, européenne, à des plans souhaitables, encore loin des véritables réponses, des solutions réelles et concrètes qui restent à travailler et à élaborer.

Si les villes et les régions expérimentent, depuis longtemps, des réponses partielles dans les écoquartiers, appliquent des solutions locales sur la renaturation urbaine, les transports urbains, les économies d’énergie, la sobriété hydrique, la relocalisation de l’alimentation, etc., il manque une vision synthétique, une approche globale qui préfigure, dans sa complexité, la forme et le fonctionnement de la ville postcarbone de demain.

Le problème à résoudre, le passage à une société décarbonée, un changement de civilisation, selon Bruno Latour (1947-2022) – la civilisation fossile installée depuis le milieu du XVIIIsiècle et planétarisée depuis –, est d’une ampleur énorme et d’une difficulté extrême : croissance économique et préservation des écosystèmes peuvent-elles être compatibles ? Découpler la hausse du produit intérieur brut (PIB) de ses impacts sur l’environnement est-il possible ? La croissance verte est-elle une illusion ? Le développement des énergies renouvelables est-il réalisable malgré les limites techniques et financières ? Faut-il tout attendre du progrès technologique ?

Plus de dix mille chercheurs

Ces quelques questions révèlent la complexité et l’étendue du problème. Nous n’y parviendrons pas d’un coup de baguette magique, ni à coups de déclarations vertueuses, de discours velléitaires ou d’additions de mesures sectorielles, mais par un effort de recherche collectif à organiser et à coordonner, par une recherche interdisciplinaire, participative, par un partenariat privé-public, à la hauteur des gigantesques et complexes défis environnementaux et sociétaux posés pour réaliser la transition écologique.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « La ville postcarbone de demain exige un bouleversement technologique, économique, sociétal et urbanistique total »

La France a su mettre en place, dans le domaine de l’agriculture, au sortir de la guerre, une structure de recherche exemplaire, l’Institut national de la recherche agronomique, créé en 1946, puis l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture en 2012, qui ont fusionné en 2020 pour créer l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), afin d’affronter les grands problèmes agricoles, alimentaires et écologiques posés au pays : l’urgence alimentaire et l’impératif de productivité dans les années 1946-1968 ; la recherche agronomique avec la mutation libérale des sociétés industrielles dans la période 1969-1989 ; la nouvelle recherche agronomique à l’heure de la globalisation agricole, alimentaire et environnementale entre 1990 et 2012 ; actuellement, les nouveaux enjeux liés à la transition des agricultures (agroécologie), à la gestion des ressources naturelles et des écosystèmes, à l’érosion de la biodiversité, à l’économie circulaire.

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