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Haïti d’hier à demain: violence et chaos

Haïti d’hier à demain: violence et chaos


Une spirale de crises tourbillonne à Haïti, sous l’emprise de la violence de gangs armés. Le pays ne s’est jamais vraiment remis du séisme de 2010, qui a fait plus de 200 000 morts. Haïti est une immense tragédie humaine. 

Première colonie à réaliser son indépendance en 1804, le pays a été rançonné pendant une bonne partie du XIXe siècle par la France, qui n’acceptait pas de renoncer à sa riche colonie, et boycotté par les États-Unis, qui craignaient une révolte semblable de ses esclaves. 

Qui a tué le président Moïse?

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement haïtien demande à la communauté internationale d’envoyer des troupes pour stabiliser le pays. Il l’a déjà fait, sans succès, à la suite de l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021 par un commando de mercenaires étrangers dont certains étaient, semble-t-il, des informateurs du FBI et du DEA (agence antidrogue).

On ne sait toujours pas qui étaient les commanditaires du meurtre. Moïse accumulait les ennemis, non seulement parmi la population, mais aussi chez les élites corrompues et concussionnaires. Exportateur de bananes, sans formation politique, il se présentait comme l‘outsider qui allait les mettre à leur place. 

Jusqu’ici, les autorités haïtiennes ont été incapables de traduire en justice les responsables riches et influents du meurtre. Tout comme les Américains ne peuvent, pour l’instant du moins, porter des accusations pour les multiples crimes – dont la sédition – orchestrés par l’ancien président Trump.

  • Écoutez l’édito de Normand Lester à l’émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 9 h 48 via QUB radio :

L’ONU, les Haïtiens n’en veulent plus

En 1915, l’assassinat d’un autre président haïtien avait amené Washington à envoyer des milliers de marines en Haïti alors que, comme aujourd’hui, la violence et le chaos embrasaient le pays. Les Américains y restèrent 19 ans avant de jeter l’éponge en 1934.

L’ONU, de son côté, a mis fin à sa mission de maintien de la paix de 15 ans en octobre 2019, y laissant d’épouvantables et scandaleuses séquelles.

Des Casques bleus népalais ont introduit le choléra dans le pays. Près de 800 000 Haïtiens ont été infectés et plus de 10 000 en sont morts. Un rapport d’enquête de l’ONU affirme qu’au moins 134 soldats onusiens y ont exploité sexuellement des enfants. Deux Casques bleus pakistanais ont été condamnés, en 2012, pour avoir violé un garçon de 14 ans. Des soldats onusiens exigeaient des services sexuels à des Haïtiennes en échange de nourriture et de médicaments. Les Casques bleus ont «engendré des centaines de bébés» en Haïti pour abandonner les mères, selon le même rapport. 

  • Écoutez l’édito de Normand Lester à l’émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 9 h 48 via QUB radio :

L’inévitable fuite des cerveaux

J’ai fait des reportages à Haïti à l’époque de Duvalier. J’ai visité tout le pays, de Jacmel à Port-de-Paix. À mon avis, un des problèmes cruciaux du pays est la fuite de ses élites éduquées.

Sauf pour la classe commerçante, dès que quelqu’un a une fonction monnayable, il pense partir pour les États-Unis, le Québec ou la France. Nos trois pays pillent les compétences du pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental. Je ne vois pas comment on pourrait endiguer cette fuite de cerveaux vers l’étranger. 



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