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grève reconduite chez TotalEnergie et ExxonMobil, mais la situation dans les stations-service « devrait continuer à s’améliorer », selon le gouvernement

grève reconduite chez TotalEnergie et ExxonMobil, mais la situation dans les stations-service « devrait continuer à s’améliorer », selon le gouvernement


Samedi 8 octobre, à la mi-journée, un peu plus d’une station sur cinq (20,7 %) connaissait des difficultés d’approvisionnement sur au moins un type de carburant, selon le ministère de la transition énergétique.

La tension dans l’approvisionnement de nombreuses stations-service de France devrait persister après que la CGT a annoncé, dimanche 9 octobre, que la grève dans plusieurs raffineries et dépôts de carburant de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil avait été reconduite. Le mouvement dure depuis une dizaine de jours et entraîne mécaniquement une diminution des livraisons d’essence et de diesel.

« En l’absence de réponse de la direction générale » à la lettre ouverte adressée samedi, « le mouvement a été reconduit partout », a annoncé Eric Sellini, coordinateur CGT chez TotalEnergies. Cela concerne la raffinerie Normandie, qui représente à elle seule 22 % de la capacité de raffinage du territoire, celle de Feyzin, la bioraffinerie de La Mède et le dépôt de carburants de Flandres. Les deux sites d’ExxonMobil en Normandie et à Fos-sur-Mer sont « toujours à l’arrêt total dimanche », a ajouté Christophe Aubert, responsable CGT.

Le conflit porte sur les revendications salariales. Chez TotalEnergies, le syndicat revendique une hausse de 10 % au 1er janvier, rétroactive pour 2022, dont 7 % pour rattraper les effets de l’inflation et 3 % pour « partager la richesse », alors que le groupe a annoncé 10,9 milliards d’euros de bénéfice au premier semestre et le versement à ses actionnaires d’un acompte sur dividende exceptionnel de 2,62 milliards d’euros.

La direction rappelle que les salaires ont augmenté en moyenne de 3,5 % en 2022 et renvoie aux négociations prévues le 15 novembre pour les salaires de 2023. Dans sa lettre, le syndicat avait proposé des négociations dès le 10 octobre uniquement sur ses revendications salariales. Depuis, « c’est le silence radio », a résumé Eric Sellini.

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Solutions à court terme et incitation au dialogue social

A mesure que la crise durait et que le dialogue s’enlisait, le gouvernement a joué sur plusieurs tableaux pour tenter d’en trouver une issue :

  • Chercher des solutions à court terme pour régler les problèmes d’approvisionnement, particulièrement importants en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France. L’une d’entre elles a consisté à autoriser les camions de plus de 7,5 tonnes transportant des hydrocarbures à circuler samedi 8, dimanche 9 et lundi 10 octobre.
  • Rassurer le public, en rappelant que des réserves de carburants existent et que des restrictions à la pompe ne sont pas envisagées. « On a libéré du stock stratégique », a annoncé Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, samedi sur Franceinfo. Son ministère a ensuite complété en déclarant que « la France dispose de quatre-vingt-dix jours de consommation en stocks stratégiques sur tout son territoire et les perspectives d’approvisionnement pour les semaines et mois à venir permettent d’écarter tout risque de pénurie durable ».
  • Enfin, inciter publiquement la direction et les syndicats de TotalEnergies « pour que ces négociations salariales aboutissent et ne pénalisent pas les Français », comme l’a fait vendredi la première ministre, Elisabeth Borne. TotalEnergies gère près du tiers des stations-service en France. Si le gouvernement a voulu rester neutre, l’opposition de droite, par la voix du président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, s’en est pris publiquement à la CGT qui « ne peut pas prendre en otage la France ».

Samedi à la mi-journée, un peu plus d’une station sur cinq (20,7 %) connaissait des difficultés d’approvisionnement sur au moins un type de carburant, selon le ministère de la transition énergétique. Dans le Pas-de-Calais et dans le Nord, près de 40 % des stations-service étaient affectées. Les chiffres pour dimanche n’ont pas encore été communiqués, mais selon le ministère de la transition écologique, « la situation devrait continuer à s’améliorer ».

Lire le reportage : Article réservé à nos abonnés « Avec le prix de l’essence, est-ce que travailler vaut encore le coup ? »

Le Monde avec AFP

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