Un sexagénaire de la Rive-Sud qui s’est fait subtiliser pas moins de 4500 $ dans une fraude de type «grands-parents» tient à alerter les personnes vulnérables à redoubler de vigilance lorsque le téléphone sonne.
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«Je veux avertir les personnes âgées. Il ne faut pas qu’elles tiennent pour acquis que tous les appels sont véridiques», prévient Yves Clercin, 66 ans et bienveillant.
Le résident de Saint-Bruno-de-Montarville soutient qu’il n’a pas été « naïf » en répondant à un appel frauduleux qui a «joué avec ses émotions», le 3 août dernier.
«N’importe qui peut être piégé. Il a bien fait les choses, le gars. Il pleurait, raconte celui qui croyait avoir reconnu la voix de son petit-fils, au bout du fil. J’ai demandé si c’était Louis-Philippe. Ç’a été mon erreur.»
Créant un sentiment d’urgence, son interlocuteur lui a lancé qu’il avait eu un accident de voiture. Il avait ainsi besoin de 4500 $ pour payer sa caution de libération.
«Quand on est pris par les émotions, on oublie l’essentiel, croit M. Clercin. En plus, mon petit-fils n’a même pas de voiture. Comment aurait-il pu avoir un accident?»
Ce dernier a donc écouté les indications du fraudeur. À sa suggestion, il a appelé le soi-disant «avocat de son petit-fils, qui employait plein de termes juridiques».
Jeune femme louche
Le préposé aux bénéficiaires retraité s’est ensuite dirigé vers la banque pour retirer la somme exigée. Par-dessus le marché, le stress lui a fait mettre par inadvertance dans l’enveloppe les 500 $ qu’il avait sortis pour ses dépenses personnelles.
À peine quelques instants plus tard, une jeune femme qu’il a trouvée «louche» cognait à sa porte pour récupérer l’argent.
«Étant donné qu’elle était physiquement jeune, j’ai trouvé ça étrange», confie M. Clercin, qui s’est empressé de la photographier avec sa tablette, par précaution.
«L’avocat n’arrêtait pas de parler sur la ligne. J’avais de la misère à me concentrer», poursuit-il, pour expliquer la détresse causée par ce stratagème.
Réalisant rapidement qu’il avait glissé son 500 $ dans l’enveloppe, le sexagénaire a tenté de rappeler «l’avocat», mais le numéro était déjà inexistant.
«C’est là que j’ai su que je m’étais fait avoir, affirme le grand-père, peu optimiste à ravoir ses économies. Mais un chat échaudé en vaut deux. On ne m’aura plus.»
D’autres victimes
Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) recherche d’ailleurs la suspecte d’une vingtaine d’années photographiée par M. Clercin. La police estime «fort possible» qu’elle ait utilisé le même stratagème envers d’autres victimes.
«Ne donnez pas de renseignements personnels. Posez des questions auxquelles seul votre proche serait en mesure de répondre», suggère le corps policier.
► Toute personne détenant de l’information peut contacter anonymement le SPAL au 450-463-7100, au poste 2598.