La question de l’origine des inégalités de chances en France est souvent débattue. Cependant, une note de France Stratégie publiée le 5 avril montre que, bien que l’origine sociale soit le déterminant principal de la trajectoire de vie d’un individu, les inégalités prennent également racine dans des facteurs plus complexes.
En effet, indépendamment de leur milieu d’origine, de leur lieu de résidence ou de leur éducation, les garçons et les filles ne sont pas sur la même ligne de départ dans la vie. Par conséquent, à profil sociologique comparable, les hommes gagnent en moyenne 25 % de plus que les femmes une fois adultes.
« L’origine sociale et le sexe sont beaucoup plus déterminants sur le revenu que l’ascendance migratoire ou le lieu de résidence à l’adolescence », précise France Stratégie. Cependant, les effets de ces différents facteurs d’inégalité se cumulent, pouvant mener à des écarts significatifs.
Alors que l’éducation ne semble pas en cause et que les parcours, à catégorie sociale identique, sont équivalents entre les filles et les garçons, il est intéressant de noter que les femmes sont plus diplômées que les hommes. Cet avantage ne leur est cependant d’aucune utilité sur leur fiche de paie, car elles choisissent plus souvent des filières moins favorables en termes de revenus.
C’est lors de l’arrivée sur le marché du travail que les choses se gâtent nettement pour les filles. Elles sont moins souvent en poste, occupent plus souvent des emplois à temps partiel ou moins rémunérés. Ces différences objectives expliquent environ un tiers des inégalités salariales. De plus, l’arrivée des enfants a un impact très important sur le revenu des femmes, quelle que soit leur catégorie sociale.
Concernant les deux tiers restants, France Stratégie admet qu’ils restent inexpliqués par leur modèle. Cette situation suggère que les écarts transitent par d’autres facteurs inobservables dans les données, tels que des comportements différenciés des employeurs et des salariés.
En somme, cette étude met en lumière l’urgence de lutter pour l’égalité des hommes et des femmes sur le marché du travail. En effet, bien que l’éducation semble être un outil précieux dans la réduction des inégalités de revenus, elle ne suffit pas à combler les écarts, et d’autres efforts devraient être déployés pour s’attaquer aux facteurs susceptibles de nuire à l’égalité des chances dans notre société.
