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En zone euro, la croissance ralentit et l’inflation flambe

En zone euro, la croissance ralentit et l’inflation flambe


Dans un supermarché à Langueux (Côtes-d’Armor), le 29 janvier 2022.

L’économie européenne est en train de caler. Après une hausse du produit intérieur brut (PIB) en zone euro de 0,6 % au premier trimestre, et de 0,8 % au deuxième trimestre, la croissance s’est réduite à 0,2 % au troisième trimestre, selon les données publiées par Eurostat, lundi 31 octobre. Ce coup de frein est logiquement la conséquence de la flambée d’inflation, qui réduit le pouvoir d’achat des ménages et qui ne montre aucun signe de ralentissement. En octobre, la hausse des prix au sein des pays de la monnaie unique a atteint un nouveau record, à 10,7 % par rapport à l’année précédente. C’est la première fois de l’histoire de l’euro que l’inflation atteint un nombre à deux chiffres.

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Désormais, onze des dix-neuf pays membres de l’euro ont une inflation qui dépasse 10 %, dont trois (les pays Baltes) au-dessus de 20 %. L’Allemagne est à 11,6 %, la Belgique à 13,1 %, l’Italie à 12,8 %, tandis que les Pays-Bas frôlent 17 %. La France continue à avoir l’inflation la plus limitée de tous, grâce au bouclier tarifaire, mais celle-ci progresse également, désormais à 7,1 % (les données d’Eurostat sont légèrement différentes de celles de l’Insee, mais permettent des comparaisons entre les pays).

Ce choc des prix est le plus violent que le Vieux Continent ait connu depuis quatre décennies. « Une récession est inévitable », estime Paolo Grignani, du cabinet Oxford Economics. Il souligne que la détérioration de l’économie s’est accélérée au fur et à mesure de l’avancée du troisième trimestre. Tandis que la saison touristique a été excellente cet été, soutenant l’activité, la plupart des indicateurs sont désormais en berne. « La question sera de connaître l’ampleur de la récession », continue M. Grignani.

Enrayer le phénomène

Le choc gazier de cet été aura marqué un tournant. La fermeture progressive des gazoducs par le président russe Vladimir Poutine – alors que le gaz n’est pas touché par les sanctions – a provoqué une flambée des prix sans précédent, dont l’impact se répercute actuellement à travers tous les secteurs. Selon Eurostat, les prix de l’énergie ont augmenté de 41,9 % en octobre (sur un an). Les prix alimentaires connaissent aussi une forte poussée, en hausse de 13,1 %, ce qui touche particulièrement les ménages les plus pauvres. Mais même l’inflation dite sous-jacente (hors alimentaire et énergie) continue son inexorable progression, preuve que le phénomène se répand dans toute l’économie : elle était de 5 % en octobre, en hausse de 0,6 % sur un mois.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La Banque centrale européenne relève son taux d’intérêt à 1,5 %, un niveau inédit depuis 2008

Pour tenter d’enrayer le phénomène, la Banque centrale européenne a débuté en juillet un cycle de hausse de ses taux d’intérêt. Au total, elle a désormais augmenté son taux de 2 points, à 1,5 % pour le taux de dépôt (et 2 % pour le taux de refinancement). Jeudi 27 octobre, lors de sa dernière réunion, Christine Lagarde, sa présidente, a annoncé qu’elle allait continuer le mouvement, avec encore au moins une augmentation du taux d’intérêt en décembre.

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