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En Iran, les arrestations et disparitions de citoyens étrangers se multiplient

En Iran, les arrestations et disparitions de citoyens étrangers se multiplient


Santiago Sanchez montre un téléphone avec une photo de famille de son fils, Santiago Sanchez, à son domicile à Henches, en Espagne, lundi 24 octobre 2022.

Parti à pied de Madrid, Santiago Sanchez racontait le long périple qui devait le mener à Doha, au Qatar, pour assister à la Coupe du monde de football, en postant de courtes vidéos sur son compte Instagram, des fragments de rencontres et de scènes de vie dans les pays qu’il traversait. La dernière date du 1er octobre. Le 24 octobre, ses parents ont annoncé la disparition de l’Espagnol, 41 ans, randonneur expérimenté, peu après son entrée en Iran depuis le territoire irakien.

Dans sa dernière publication, sur sa page Instagram, l’Italienne Alessia Piperno, 30 ans, s’était, elle, dite impressionnée par le courage du peuple iranien : « Cette terre m’a accueillie à bras ouverts, et cela m’est allé droit au cœur. » Après être restée injoignable pendant quatre jours, cette voyageuse en solo a informé le 2 octobre ses parents de son placement en détention lors d’un bref appel téléphonique : « Ils m’ont arrêtée, et je suis dans la prison de Téhéran. » « Il y a des gens ici qui sont détenus depuis des mois sans aucune raison », a-t-elle ajouté, inquiète à l’idée de subir le même sort.

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Santiago Sanchez et Alessia Piperno se trouvaient dans le pays alors que l’Iran est secoué par une vague de manifestations déclenchées le 16 septembre par la mort d’une jeune femme, Mahsa Amini, après son arrestation par la police des mœurs. Or, Téhéran a accusé à plusieurs reprises des « forces extérieures » d’attiser les protestations. Au fur et à mesure que les menaces de sanctions se multiplient, le régime iranien accentuerait-il sa pression sur les pays occidentaux en enlevant leurs ressortissants ou des personnes liées aux chancelleries occidentales ?

Cinq ressortissants français retenus en Iran

Les proches de deux citoyens iraniens, employés de l’ambassade de France à Téhéran, ont confirmé au Monde leur arrestation fin septembre. Les autorités iraniennes n’ont pas communiqué à leur sujet. La France a invité le 7 octobre ses ressortissants de passage en Iran à quitter le pays dans les meilleurs délais en raison de risques d’arrestation et de détention arbitraire. Cinq ressortissants français sont actuellement retenus en Iran, a déclaré, mardi 11 octobre, la ministre des affaires étrangères française, Catherine Colonna. Jusqu’à présent, Paris reconnaissait officiellement que quatre de ses ressortissants y étaient emprisonnés : la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale ; Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d’emprisonnement pour espionnage, et deux syndicalistes, Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai.

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