Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire publié jeudi affirme que l’eau potable distribuée en France est largement contaminée par le métabolite du chlorothalonil R471811, un fongicide interdit depuis 2020. Il s’agit du métabolite le plus fréquemment retrouvé et conduit à des dépassements de la limite de qualité dans plus d’un prélèvement sur trois.
L’étude menée par l’Anses a analysé l’eau à la recherche notamment de 157 pesticides et de leurs métabolites. 89 de ces composés ont été quantifiés au moins une fois en eau brute et 77 en eau traitée. Le rapport souligne que certains métabolites de pesticides peuvent rester présents dans l’environnement pendant plusieurs années après l’interdiction de la substance active.
Les autorités françaises avaient été alertées de la présence fréquente du métabolite du chlorothalonil R471811 dans les eaux de consommation suisses. La Commission européenne avait également souligné que la présence de métabolites du chlorothalonil dans les eaux souterraines pourrait avoir des effets nocifs sur la santé humaine. L’Anses avait aussi annoncé en février sa volonté d’interdire les principaux usages de l’herbicide agricole S-métolachlore, dont les dérivés chimiques ont été détectés au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines.
Ces résultats mettent en lumière la persistance dans l’environnement de traces de pesticides même longtemps après la fin de leur utilisation. Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a récemment déclaré vouloir revenir sur la procédure d’interdiction de l’herbicide agricole S-métolachlore, ce qui suscite des inquiétudes quant à la sécurité sanitaire des consommateurs.