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La rentrée vient d’avoir lieu en Côte d’Ivoire, mais pour les élèves du secondaire, le compte à rebours est déjà lancé : ceux qui auront moins de 8,5 points (sur 20) de moyenne sur l’ensemble de l’année scolaire seront exclus de leurs établissements, sans possibilité d’être repêchés. La mesure, présentée quelques jours avant la réouverture des classes par la ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné, a un objectif : « Remonter le niveau, inciter les élèves au travail et lutter contre la médiocrité. »
Une méthode que les parents d’élèves ont parfois du mal à comprendre. Mireille Aka, mère de trois jeunes filles dont l’une vient d’entrer au collège, y voit plutôt le symbole d’un système éducatif injuste : « On dit que l’école est obligatoire pour tous, mais on compte renvoyer et exclure ceux qui n’y arriveront pas », lâche-t-elle devant le portail d’un établissement scolaire du quartier populaire d’Anono, à Abidjan. L’école ivoirienne, « en ruines depuis la crise », nécessite d’employer « des actions radicales pour viser à nouveau l’excellence », mais cela ne doit pas se faire au détriment des enfants qui sont en difficulté. « Ce n’est pas ça la Côte d’Ivoire solidaire » souligne-t-elle.
Germain Diabaté, la quarantaine, cadre dans le privé et père de deux filles, partage le sentiment mitigé de Mme Aka. S’il espère que ce type de « règles strictes va remettre les enfants au travail et responsabiliser les parents », il craint toutefois que la mesure ne se transforme en « fabrique à microbes », une expression péjorative pour désigner les délinquants mineurs qui vivent dans la rue.
Face aux interrogations qui ont commencé d’agiter l’opinion publique, la ministre s’est défendue, indiquant qu’il s’agissait là d’une règle ancienne, oubliée ces dernières années mais qui a autrefois fait ses preuves. Réclamé par le corps enseignant, son rétablissement est le résultat des états généraux de l’école ivoirienne qui se sont tenus tout au long de la dernière année scolaire et dont les conclusions ont été rendues au chef du gouvernement Patrick Achi au début du mois de septembre. Pressée de dire ce qu’il adviendra des élèves exclus, Mariatou Koné a expliqué qu’ils seraient réorientés vers l’enseignement technique et la formation professionnelle.
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