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Quelques notes de piano. Un tableau blanc noirci par des calculs mathématiques. Et des idées qui moulinent à la vitesse d’un Internet (très) haut débit. Dans cette classe de l’Ecole supérieure africaine des technologies de l’information et de la communication (Esatic), à Abidjan, sept jeunes Ivoiriens à la tenue soignée parlent des amis – qui passent, ce samedi-là, leur soutenance –, des cours et des innovations qu’ils ont en tête.
Yatana Blé développe un système de détection de port du masque pour lutter contre le Covid-19 ; Lilian Armoo planche sur une plateforme pour éviter les conflits liés au foncier ; Jonathan Zadi est en train de construire un robot qui pourra aider les personnes à mobilité réduite… Tous sont destinés à devenir ingénieurs en technologies de l’information (IT) à la fin de leurs études, dans une poignée d’années. « Ils savent qu’il n’y a que des métiers d’avenir dans le numérique », souligne leur professeur Franklin Kouassi, coordinateur de la cellule innovation et développement au sein de l’école. « 100 % de nos diplômés ont un emploi », se félicite Adama Konaté, directeur général de cet établissement public.
Développement de logiciels, intelligence artificielle, analyse de données… Ces profils sont très recherchés
Les sept camarades – même âge (la vingtaine), même sourire, même optimisme – ont conscience que le travail ne manque pas dans leur domaine : l’intelligence artificielle, le développement de logiciels, l’analyse de données… Tous ces profils sont activement recherchés par les entreprises privées ou publiques en Côte d’Ivoire. En effet, depuis 2012, le pays a misé sur le numérique pour moderniser son administration, améliorer le quotidien de ses 26 millions d’habitants et accompagner l’économie nationale, qui affichait avant la pandémie de Covid-19 un taux de croissance parmi les plus forts au monde, avec une progression annuelle moyenne de 8 % du PIB.
En une décennie, la proportion d’utilisateurs d’Internet est passée de 9 à 34 % de la population. Le nombre de cartes SIM a doublé, pour atteindre 40 millions. Le secteur des télécoms a cumulé un chiffre d’affaires de 1 139 milliards de francs CFA en 2021 (environ 1,7 milliard d’euros), « ce qui représente 3 % du PIB, près de 3 000 emplois directs et plus de 100 000 emplois indirects », selon la Banque mondiale.
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