in

Emmanuel Macron et Les Républicains, ou l’histoire de l’arroseur arrosé

Emmanuel Macron et Les Républicains, ou l’histoire de l’arroseur arrosé



C’est une règle intangible depuis 2017, comme une loi de gravitation. Tout ce qu’Emmanuel Macron lance ou émet lui revient en boomerang. Lui qui dissertait sur la « figure du roi » et n’hésitait pas à dire « mon peuple » pour parler des Français, s’est retrouvé confronté aux « gilets jaunes », accrochés aux grilles des Tuileries, et voit fleurir des guillotines dans les défilés contre les retraites. Lui qui voulait court-circuiter les corps intermédiaires dépend du leader de la CFDT, Laurent Berger, pour sortir de la crise. Et alors qu’il avait théorisé la fin de la politique, il doit composer avec les vieux partis, notamment avec Les Républicains (LR), sans lesquels il ne peut plus gouverner.

Elu grâce à la gauche, M. Macron a cherché, depuis, à avaler la droite, attirant à lui ses poids lourds, siphonnant son électorat et reprenant ses idées, jusqu’à épouser tous les gimmicks de Nicolas Sarkozy. Pendant le premier quinquennat, cette stratégie a parfaitement fonctionné. Il a dû l’accélérer avant la présidentielle de 2022, afin de démonétiser la candidature de Valérie Pécresse, qui présentait un danger. Sa promesse de relever l’âge de départ à la retraite à 65 ans répondait d’abord à cet objectif, lui qui assurait, deux ans plus tôt, que cette option était « hypocrite » tant que le problème du chômage n’était pas réglé. Là encore, il se retrouve l’arroseur arrosé, alors que cette promesse est en passe de paralyser son second mandat.

Depuis les législatives qui l’ont privé de majorité, ce président qui a tout fait pour affaiblir le parti de droite se retrouve entre les mains de ce dernier. Plutôt que de faire de la pédagogie auprès des Français, la première ministre, Elisabeth Borne, s’est épuisée à tenter de rallier les députés LR à sa réforme des retraites, afin d’avoir une chance de la faire voter. En vain. Au lendemain du 49.3, Emmanuel Macron a renouvelé son appel à former une coalition, un scénario pour lequel Nicolas Sarkozy plaide aussi depuis des mois. Mais, là encore, en vain, les dirigeants de la droite ayant décliné.

En coulisses, les lignes semblent toutefois se déplacer. Dans l’entourage du chef de l’Etat, on assure désormais qu' »entre 30 et 40 députés LR » seraient prêts à « toper ». Ces stratèges ajoutent que le président de LR, Eric Ciotti, rincé par la mauvaise séquence des retraites, sur laquelle son parti s’est fracturé, serait en train de « bouger ». Depuis quelques jours, ce dernier – qui avait pourtant dit pendant la campagne présidentielle qu’il préférait Zemmour à Macron – laisse en effet entendre à ses interlocuteurs qu’il pourrait se résoudre à un accord de gouvernement si l’un des siens – le président du Sénat, Gérard Larcher, par exemple – était nommé à Matignon.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

FRAN230403 0816 Live CS0816

Jérémie Peltier, de la Fondation Jean-Jaurès, a affirmé que le mouvement social a encore un bel avenir devant lui.

Le nouveau groupe politique de Gavin Newsom présente un risque pour le gouverneur de Californie.