in

Elisabeth Borne se rend à Alger pour conforter le réchauffement franco-algérien

Elisabeth Borne se rend à Alger pour conforter le réchauffement franco-algérien


La première ministre française, Elisabeth Borne, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 3 octobre 2022.

Maintenir l’élan, éviter que l’embellie ne retombe. La visite qu’effectue la première ministre, Elisabeth Borne, à Alger, dimanche 9 et lundi 10 octobre, vise un objectif très précis : conjurer les vieux démons d’une relation franco-algérienne marquée par les cycles perpétuels de réchauffement et glaciation.

Ce déplacement à la tête d’une délégation gouvernementale conséquente – quinze ministres et une secrétaire d’Etat – intervient à peine un mois et demi après la visite d’Emmanuel Macron, qui avait scellé la réconciliation entre les deux capitales après une année de brouille acrimonieuse. Le mouvement tient lieu de méthode : rien ne doit autoriser la dynamique réimpulsée par le président français et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, à s’enliser dans la routine bureaucratique où s’assèchent d’ordinaire les ambitions.

Le format diplomatique du comité intergouvernemental de haut niveau – forum qui abrite depuis 2012 les rencontres entre chefs de gouvernement et leurs équipes ministérielles – tombait à point nommé pour prolonger l’élan de la déclaration d’Alger pour un partenariat renforcé, signée le 27 août entre MM. Tebboune et Macron.

L’« amitié », terme fétiche

L’idée est de formaliser « une feuille de route » nourrissant « un calendrier dense de rencontres bilatérales à tous les niveaux et à échéances régulières ». Bref, soutenir une cadence propre à éviter toute rechute. « Il nous faut rétablir une relation fluide et apaisée », résume une source diplomatique.

La crise d’octobre 2021, provoquée par les déclarations de M. Macron sur le « système politico-militaire » algérien qui se serait « construit sur la haine de la France » et la « rente mémorielle », est passée par là pour imposer une contre-méthode : l’heure est à l’« amitié » – terme devenu fétiche – et au « respect mutuel ».

Lire aussi le récit : Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron et l’Algérie, une longue histoire contrariée

Pour l’alimenter, Paris compte sur la coopération économique et énergétique – Elisabeth Borne et son homologue Aymen Benabderrahmane participeront à un forum d’affaires franco-algérien – ainsi que sur des projets impliquant la jeunesse.

Encore faudra-t-il lever les obstacles qui avaient entravé durant l’année écoulée la circulation des personnes entre les deux rives. La France avait en effet imposé un taux de refus de 50 % aux demandes algériennes de visas pour forcer Alger à se montrer plus accommodant dans la réadmission sur son sol de migrants en situation irrégulière. Le ministre français de l’intérieur, Gérald Darmanin, sera à Alger aux côtés d’Elisabeth Borne pour tenter de lever le verrou. Si l’on concède, Place Beauvau, que des « progrès ont été accomplis par les Algériens » en matière de délivrance de laissez-passer consulaires aux fins de retour au pays de migrants irréguliers, les « discussions n’ont pas encore abouti », précise-t-on à Matignon.

Il vous reste 54.57% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Tuerie dans une école au Texas: les policiers du District scolaire suspendus

Tuerie dans une école au Texas: les policiers du District scolaire suspendus

Pierre Poilievre courtise les misogynes

Pierre Poilievre courtise les misogynes