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Edouard Philippe prochainement convoqué à la Cour de justice de la République

Edouard Philippe prochainement convoqué à la Cour de justice de la République


L’enquête judiciaire sur la gestion de la crise du Covid-19 par l’exécutif prend un tournant spectaculaire. Selon les informations du Monde, l’ancien premier ministre Edouard Philippe a été convoqué par les trois juges membres de la commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR). Son audition a été fixée au lundi 24 octobre. Dans leur convocation, les magistrats de la CJR – seule juridiction habilitée à enquêter sur les actes commis par des ministres dans l’exercice de leurs fonctions – signifient à M. Philippe qu’ils « envisagent » sa mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « abstention volontaire de combattre un sinistre ». Le « sinistre » en question a fait plus de 155 000 morts en France.

S’il se montre convaincant lors de ce premier interrogatoire, Edouard Philippe, actuellement maire du Havre, peut espérer ressortir de son audition avec le statut beaucoup plus enviable de « témoin assisté », une sorte de « mi-chemin » entre celui de simple témoin et celui de mis en examen. L’ex-premier ministre d’Emmanuel Macron jouera donc gros le 24 octobre – si la date initiale de convocation est maintenue –, judiciairement, mais aussi surtout du point de vue politique. En effet, une mise en examen, malgré la présomption d’innocence qui s’y attache, pourrait durablement affaiblir le président d’Horizons, auquel on prête des ambitions présidentielles…

Pour le premier délit visé – la « mise en danger de la vie d’autrui » –, les trois magistrats instructeurs reprochent à l’ancien locataire de Matignon (du 15 mai 2017 au 3 juillet 2020) de ne pas avoir respecté la doctrine édictée le 16 mai 2013 par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), service placé sous la responsabilité du premier ministre, qui détaillait les mesures de protection à mettre en œuvre « en faveur des travailleurs face aux maladies hautement pathogènes à transmission respiratoire ».

Document embarrassant

Le même raisonnement vaut déjà à Agnès Buzyn, ministre de la santé de mai 2017 à février 2020, d’être poursuivie par la CJR depuis le mois de septembre 2021, pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Tout comme son ancienne ministre, Edouard Philippe est également mis en cause pour la gestion cataclysmique des masques de protection – chirurgicaux (destinés à la population générale) ou FFP2 (réservés aux professionnels de santé) –, notamment en ce qui concerne le non-renouvellement des stocks. Une faillite largement documentée. Ainsi, en mai 2020, une enquête du Monde avait mis en lumière l’incurie des pouvoirs publics, coupables d’avoir laissé fondre dans des proportions vertigineuses les stocks de masques (il n’en restait plus, début 2020, qu’une centaine de millions contre 2,2 milliards dix ans plus tôt), jusqu’à laisser détruire, en mars 2020, au plus fort de la crise du Covid-19, des millions de masques encore utilisables…

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