La dette française a légèrement reculé en 2022, indique ce mardi l’Insee. Une bonne nouvelle, alors que cette dernière s’affiche encore à près de 111,6% du PIB. Mais ce niveau d’endettement est-il vraiment préoccupant ? Europe 1 se penche sur la question.
C’est une bonne surprise. La dette française a été ramenée à 111,6% du PIB en 2022, grâce à la croissance de l’Hexagone révèle l’Insee, tandis que le déficit lui, est à 4,7%. Un chiffre en dessous des prévisions du gouvernement. Et si l’endettement du pays est moins grave qu’attendu, il continue de dépasser les 100%. Mais un tel niveau de dette est il préoccupant ? Europe 1 fait le point.
Coût de la dette
Car la dette est l’accumulation des déficits successifs. Depuis le début des années 70, la France enregistre un déficit public. Mais les États peuvent vivre avec une dette élevée, voire très élevée, à l’image de la France, dont le risque de défaut de paiement est jugé très peu probable. On dit alors que « la dette est soutenable ».
Mais le problème, c’est la charge de la dette, c’est-à-dire le coût de cet endettement. Tout dépend des niveaux des taux. Or, depuis le début de la période inflationniste, la Banque centrale européenne rehausse ses taux régulièrement pour lutter contre l’inflation. Un mécanisme qui alourdit automatiquement la charge de la dette. Cette dernière est ainsi passée de 31 milliards d’euros en 2021 à 42 milliards d’euros en 2022.
La soutenabilité de la dette française est un thème qui a suscité des débats dans les cercles économiques. Le niveau élevé de la dette conduit à une charge de la dette importante, qui représente une part croissante du budget de l’État. Le coût de la dette devrait continuer à augmenter si les taux d’intérêt montent, ce qui pourrait entraîner un déséquilibre budgétaire.
Toutefois, la dette peut être considérée comme soutenable, tant que le taux de croissance économique est plus élevé que le taux d’intérêt nominal de la dette. Si la croissance économique est plus élevée que le taux d’intérêt nominal, la charge de la dette peut être maintenue à un niveau raisonnable, voire réduit. En outre, la dette française est largement détenue par des investisseurs nationaux, ce qui réduit la vulnérabilité aux chocs externes.
En fin de compte, il importe de maintenir la soutenabilité de la dette à long terme. Pour y parvenir, il est nécessaire de poursuivre les efforts de consolidation budgétaire, tout en soutenant la croissance économique et en évitant les politiques économiques procycliques qui peuvent aggraver le déséquilibre budgétaire. Si la soutenabilité de la dette est maintenue, l’économie française pourra prospérer, en dépit des niveaux élevés de la dette.
