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Des remous au sein de la rédaction du « Parisien »

Des remous au sein de la rédaction du « Parisien »


Où est passée l’interview de Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, réalisée samedi 15 octobre par un journaliste du service économie du Parisien, mais que les lecteurs n’ont jamais pu lire ? A la trappe. Alors que cet entretien avait été validé par les responsables de permanence, le directeur de la rédaction du quotidien, Nicolas Charbonneau, a fait savoir, dimanche, qu’il ne souhaitait pas la voir publiée. « Ce choix éditorial, a priori perçu comme de la censure, a provoqué un vif émoi au sein de la rédaction », regrettent la société des journalistes du Parisien et les syndicats SNJ-CGT, SNJ et SGJ-FO dans un communiqué envoyé aux salariés, jeudi 20 octobre. Rencontré la veille, M. Charbonneau leur a expliqué qu’il avait craint de proposer aux lecteurs un traitement « déséquilibré » du conflit social en cours, « un portrait pas forcément à la gloire de Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies » figurant déjà dans l’édition du jour.

Cette explication n’a pas complètement convaincu ses interlocuteurs, qui s’inquiètent de « ce dangereux précédent ». Selon nos informations, la responsable déjugée se serait par ailleurs vu signifier, quarante-huit heures plus tard, sa probable éviction. « Elle paie d’avoir été une proche de Jean-Michel Salvator », avancent plusieurs personnes, en référence au précédent directeur de la rédaction – dont La Lettre A annonce l’arrivée prochaine à Valeurs actuelles. Alors que ses éditoriaux avaient plus d’une fois fait grincer les dents d’une rédaction attachée à sa neutralité, celui de M. Charbonneau en date du 12 octobre a provoqué un effet similaire.

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Dans son billet, le journaliste estimait que les « extrêmistes de la grève » (le titre de la « une ») faisaient un « bras d’honneur » aux automobilistes en mal de carburant. Un traitement qui « avait déjà provoqué des remous en interne et sur les réseaux sociaux », ont remarqué les représentants de la rédaction et des salariés, rappelant leur « opposition » à cette forme d’engagement partisan. « La succession de ces deux épisodes nous oblige à la plus grande vigilance », concluent-ils. Contacté, Nicolas Charbonneau n’a souhaité faire aucun commentaire.

Retouches de la ligne éditoriale

Au-delà de cette vigilance éditoriale, l’inquiétude sociale est aussi de mise. Le 11 octobre, une assemblée générale a réuni plus de 150 personnes (en présentiel et en distanciel), au terme de laquelle une motion a été votée à l’unanimité. « Ça ressemblait à une catharsis », décrit l’un des participants, qui évoque le sentiment d’une « perte de sens » du travail effectué. Les salariés ont réclamé des embauches, notamment au sein du service édition (qui fabrique les pages du journal), où un audit est en cours pour déterminer les besoins en termes d’effectifs. Ces demandes ont été rejetées, ou ajournées, par la direction quelques jours plus tard.

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