Des défenseurs des droits humains marocains ont manifesté mardi 4 octobre devant le siège de la délégation de l’Union européenne (UE) à Rabat, au Maroc, pour protester contre des restrictions des visas Schengen délivrés, en particulier de la part de la France, a constaté l’AFP.
« Nous sommes ici pour exprimer notre colère contre l’humiliation, l’arrogance et le racisme subis par nombre de nos concitoyens et concitoyennes dont les demandes de visas sont refusées par les Etats de l’UE », a déclaré le président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), Aziz Ghali. Ces derniers « persistent à ne délivrer les visas qu’à un nombre restreint de demandeurs, même si les demandes réunissent toutes les conditions requises », a déploré M. Ghali dans un message adressé à l’ambassade de l’UE au Maroc.
Une cinquantaine d’activistes ont participé à ce sit-in symbolique à l’appel de l’AMDH et de la Ligue marocaine pour la défense des droits de l’homme (LMDDH). « Oui à la liberté de circulation, non aux accords coloniaux ! », ont-ils scandé. « La privation de visas est un acte discriminatoire et raciste », pouvait-on lire sur une pancarte. Parmi leurs griefs : la non-justification du refus des visas, selon eux, et le non-remboursement des frais de dossiers.
« Une manière inacceptable et injustifiée »
L’AMDH a reçu des doléances de personnes qui ont été « privées de visas d’une manière inacceptable et injustifiée, alors qu’elles ont des droits ou des intérêts à gérer dans des pays européens, notamment en France », a expliqué à l’AFP Khadija Ryadi, militante de l’AMDH.
La France est la particulièrement visée, après avoir décidé en septembre 2021 de diviser par deux l’octroi de visas au Maroc et à l’Algérie, arguant de la réticence de ces pays à reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière dans l’Hexagone. Une décision qualifiée d’« injustifiée » par Rabat et de « grande maladresse » dans les milieux intellectuels.
Ce durcissement a déclenché des vagues d’indignation sur les réseaux sociaux et dans les médias marocains, et jeté un froid dans les relations entre Rabat et Paris. Néanmoins, des sources diplomatiques françaises assurent que « les taux de refus [de visas] évoqués dans certains médias et relayés par les réseaux sociaux [marocains] sont en décalage total avec la réalité ». « La campagne étudiante 2022 s’est très bien déroulée, avec un nombre de visas étudiants délivrés équivalent à ce stade à celui de 2021 », assurent ces sources.
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