DES DIZAINES DE MILLIERS DE PERSONNES FUIENT LE SOUDAN, ALORS QUE LE PAYS EST AU BORD DE LA GUERRE CIVILE
Depuis le 15 avril, le Soudan est confronté à l’un des pires conflits de son histoire. Les combats entre le chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah Al-Burhan, et son numéro deux, Mohamed Hamdan Daglo, ont provoqué un vide sécuritaire qui pourrait conduire à une guerre civile, selon les observateurs. La gravité de la situation a entraîné la fuite de dizaines de milliers de personnes vers les pays voisins. Selon le ministère soudanais de la Santé, les violences ont déjà fait au moins 528 morts et plus de 4 500 blessés, un bilan largement sous-estimé.
LES RAISONS DU CONFLIT
Les deux généraux sont en désaccord sur les modalités de la transition vers un pouvoir civil, notamment sur le calendrier d’intégration des 100 000 hommes des Forces de soutien rapide (FSR), groupe paramilitaire dirigé par Daglo, dans l’armée officielle. Les deux hommes craignent également de voir le pouvoir leur échapper au Soudan. En effet, chaque camp compte des hommes susceptibles de finir devant la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre commis dans la région du Darfour il y a près de vingt ans. Pour le New York Times, c’est sur le Darfour, déjà déchiré par une guerre sanglante dans les années 2000, que l’attention se porte aujourd’hui.
LE CALVAIRE DES RÉFUGIÉS
Les capitales étrangères ont organisé à la hâte l’évacuation de leurs ressortissants et fermé provisoirement leurs ambassades. Cette situation a des conséquences catastrophiques pour les Soudanais qui avaient fait des demandes de visas et qui se retrouvent bloqués dans le pays, car leurs passeports, conservés dans les ambassades, sont désormais inaccessibles. Les réfugiés sont condamnés à attendre pendant plusieurs jours devant des postes-frontières en sous-effectifs, après un dangereux et coûteux voyage. Si la violence continue, des dizaines de milliers d’autres pourraient faire de même.
L’IMPLICATION DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
La communauté internationale doit prendre des mesures nécessaires pour éviter un conflit dans une partie du monde très fragile. Les pays du Golfe, qui entretiennent des liens étroits avec Khartoum, doivent s’impliquer plus activement dans les efforts visant à désamorcer le conflit et faciliter le dialogue, avant que la guerre civile ne soit inévitable.
En somme, le Soudan est au bord de la guerre civile, avec des milliers de personnes prises entre deux feux et bloquées chez elles ou essayant de fuir un pays qui sombre dans le chaos. La priorité de la communauté internationale semble être d’évacuer sans délai le plus grand nombre possible de ses citoyens, alors que l’on se rapproche chaque jour un peu plus d’un conflit dévastateur.
Références:
– CNN: https://www.cnn.com/2023/04/29/africa/sudan-fighting-evacuations-saudi-arabia-intl/index.html
– Al-Jazeera: https://www.aljazeera.com/news/2023/4/29/sudan-fighting-in-its-15th-day-a-list-of-key-events
– The Washington Post: https://www.washingtonpost.com/world/2023/04/18/sudan-conflict-military-rsf-paramilitary/
– The New York Times: https://www.nytimes.com/2023/04/29/world/africa/sudan-darfur-war.html
– The Guardian: https://www.theguardian.com/world/2023/apr/29/sudan-refugees-khartoum-egypt-border-crossing
– El País: https://elpais.com/internacional/2023-04-29/los-sudaneses-que-huyen-de-la-violencia-se-topan-con-duras-condiciones-en-las-fronteras.html
– Arab News: https://www.arabnews.com/node/2294881
