« Le parc est pratiquement à terre, on peine à sortir 50 bus par jour dans Dakar et sa banlieue, la situation est intenable. » C’est le constat dressé par Alioune Badara Konaté, secrétaire général de l’Union démocratique des travailleurs de Dakar Dem Dikk (DDD), qui appelle de ses vœux le renouvellement du parc automobile de l’opérateur public de transport fondé en 2001. Selon le responsable syndical, sur les 475 véhicules reçus par Dakar Dem Dikk en 2016 – suite à un contrat passé avec le constructeur indien Ashok Leyland (Hinduja Group) –, une grande partie serait aujourd’hui hors service.
Une commande de 1 400 bus
Si, selon nos informations, un contrat commercial a été signé il y a quelques mois entre le gouvernement sénégalais et le constructeur automobile franco-italien Iveco Group concernant la livraison de 1 400 véhicules, en deux phases, le dossier ne semble pas aujourd’hui totalement ficelé. En juillet, l’ancien directeur général de DDD, Omar Bounkhatab Sylla, parlait d’une arrivée « imminente » de ces nouveaux bus, dont la durée de vie devrait être comprise entre quinze et vingt ans. Quatre mois plus tard, son remplaçant, Ousmane Sylla – par ailleurs élu maire de Kédougou lors des dernières élections locales – la repoussait « à la fin du premier trimestre » de l’année 2023.
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Sur le papier, la société dispose pourtant d’une marge de manœuvre importante pour compter dans la mobilité urbaine de Dakar et sa banlieue – qui représente près de la moitié de la population urbaine du pays. Selon une récente étude réalisée par la fondation Friedrich Ebert sur les défis de l’urbanisation à Dakar, seulement 6 % de la demande en transports est assurée par Dakar Dem Dikk. Les mini-bus Aftu (Tata) seraient les plus utilisés, avec 35 % des déplacements, suivis des cars rapides (20 %), des clandos (12 %), des taxis (10,5 %) et des Ndiaga Ndiaye (4 %). Par ailleurs, la marche à pied serait le mode de déplacement le plus utilisé, à hauteur de 70 % du total.