Des policiers montréalais qui ont déjà participé à des missions sur place se désolent de la crise et se disent favorables à l’envoi rapide de soutien sur place.
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« C’est du jamais-vu, ce qui se passe en Haïti », lance Rosemond Joseph, sergent-détective à la police de Montréal.
Le policier arrivé au Québec en 1975 qualifie la situation que vit son pays natal depuis quelques semaines de « cauchemardesque ».
« Je suis plus enragé qu’autre chose. Ça n’a pas de bon sens que la population soit prise en otage de cette façon », dit celui qui y a toujours de la famille.
Armer la police
Il est rentré en Haïti plusieurs fois, pour des missions humanitaires. Selon lui, l’aide doit être envoyée « pour que la population retrouve une certaine quiétude ».
« Ils ne peuvent pas vaquer à leurs activités, ils crèvent de faim. S’il n’y a pas une intervention extérieure qui est faite, ça va s’empirer », estime-t-il.
Il indique que les policiers sont mal équipés pour faire face aux bandes criminalisées.
« Il faut les encadrer et leur fournir du matériel », croit-il.
La commandante Josée Deslonchamps, qui a pris part à une mission de 9 mois en 2008, se dit aussi peinée par la crise.
« Ça vient nous chercher. Notre cœur est encore avec ces gens-là », dit-elle.
Bien qu’elle ne veuille se prononcer sur l’aspect politique d’une potentielle aide militaire du Canada, la policière de 27 ans d’expérience est convaincue d’avoir fait « la différence au quotidien dans la vie des gens » par son travail.
« Est-ce une bonne idée de déployer des gens là-bas ? Sans aucun doute », conclut-elle.