MOLDOVA FACE À UN TOURNANT DÉCISIF POUR SON AVENIR EUROPÉEN
Le dimanche soir au siège de campagne de Sandu, l’ambiance était extrêmement morose, avec l’un de ses conseillers décrivant le résultat jusqu’à présent comme "pas ce que nous espérions". Sandu, qui a cultivé des liens étroits avec les voisins de l’UE de la Moldavie, avait fait campagne en faveur du oui lors du référendum. Elle avait précédemment déclaré que le vote allait déterminer l’avenir de la Moldavie pour "de nombreuses décennies à venir".
Au fur et à mesure que les premiers résultats montraient que le non avait mieux performé que prévu, l’équipe de Sandu a attribué les résultats décevants au premier décompte provenant des villages et des zones rurales. Le décompte des grandes villes a réduit l’écart en faveur du non, mais à 01h00 (22h00 GMT), peu pensaient que le camp du oui pouvait encore avoir une chance de l’emporter.
De nombreux partisans de Sandu ont quitté son siège à Chisinau où ils espéraient célébrer sa victoire avant même la fin du décompte. Les petits drapeaux de l’UE qu’on leur avait donnés pour agiter ont été abandonnés, sur des chaises ou jonchant le sol. Un conseiller de Sandu a suggéré que "il semblait que quoi qu’ils aient planifié, cela ait pu fonctionner," faisant référence à des allégations d’achat de votes liées à la Russie.
Le taux de participation des électeurs s’élevait à plus de 51 % lorsque les bureaux de vote ont fermé à 21h00 heure locale (18h00 GMT), rendant le référendum valide. Au fil de la nuit, l’écart s’est encore réduit.
Plusieurs candidats à la présidence ont boycotté le référendum. Aleksandr Stoianoglo a déclaré ne pas soutenir l’idée de modifier la constitution – bien qu’il ait ajouté qu’il était un partisan des "aspirations européennes" de son pays. Cependant, de nombreux jeunes se tenant en file d’attente devant les bureaux de vote dimanche exprimaient ouvertement leur soutien à l’adhésion de la Moldavie en tant qu’État membre de l’UE, certains disant qu’ils votaient parce qu’ils voulaient choisir un avenir européen pour leur pays – pour l’économie et pour davantage d’opportunités. Certains ont dit en avoir assez d’être "attirés" vers Moscou, des décennies après l’effondrement de l’Union soviétique et l’indépendance de la Moldavie.
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