Le Parisien, célèbre quotidien français connu pour ses scoops et son traitement de l’actualité locale, a été racheté par LVMH en 2015. Depuis lors, le journal a connu une érosion persistante de ses ventes, ce qui a suscité des inquiétudes quant à son avenir. Ces inquiétudes ont été renforcées par des préoccupations concernant la ligne éditoriale et la supposée ingérence de l’actionnaire principal, Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France.
Selon une journaliste ayant requis l’anonymat, les révélations des journalistes ont des limites depuis l’acquisition du Parisien par LVMH. Les scoops existent toujours dans les pages du quotidien, mais pas à propos de n’importe qui. La rédaction est inquiète de l’ingérence de Bernard Arnault dans le journal, en particulier depuis l’éviction de Nicolas Barré de la direction de la rédaction des Echos, également un journal de LVMH, quelques jours auparavant.
Lors des deux assemblées générales tenues début avril, qui ont réuni plus de la moitié des 410 cartes de presse de la rédaction, certains ont dénoncé la dérive partisane de la ligne éditoriale en faveur de l’exécutif depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites. Les journalistes redoutent que l’influence de Bernard Arnault sur la ligne éditoriale ne les empêche de faire leur travail en toute indépendance.
Pourtant, selon Francis Morel, l’ancien PDG des Echos en 2015, Bernard Arnault, qui est très attaché à la presse, croit en ce secteur et a choisi de montrer qu’il y croyait. M. Morel a travaillé dur pour convaincre M. Arnault de réunir Le Parisien et Les Echos dans le même groupe, arguant des économies de mutualisation de fonctions supports ainsi que d’une plus grande force de frappe d’une régie publicitaire commune. Aujourd’hui, M. Morel pense que l’acquisition a sauvé les deux journaux de l’obsolescence.
Bernard Arnault a déclaré en janvier 2022, lors de son audition dans le cadre de la commission d’enquête sénatoriale sur la concentration des médias, que sa présence dans le secteur des médias était dans l’intérêt général. Sinon, certains titres n’auraient pas survécu, a-t-il dit, se présentant ainsi en mécène.
La question demeure de savoir si la ligne éditoriale du Parisien sera influencée par l’actionnaire principal, Bernard Arnault. Pour le moment, les journalistes du Parisien tiennent bon et continuent de faire leur travail en toute indépendance.