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«Convoi de la liberté»: le chaos et l’anarchie à Ottawa

«Convoi de la liberté»: le chaos et l’anarchie à Ottawa


La Commission d’enquête sur la Loi des mesures d’urgence a entendu hier ses premiers témoins. Des citoyens, des représentants du milieu des affaires et des élus municipaux ont témoigné devant le juge Paul S. Rouleau, dressant un portrait anxiogène et chaotique de la vie au cœur d’Ottawa pendant l’occupation par les manifestants du « convoi de la liberté ». Ils avaient paralysé le centre-ville de la capitale fédérale du 28 janvier au 20 février. Cette commission, dont les travaux s’échelonneront sur six semaines, vise à étudier l’utilisation de la Loi sur les mesures d’urgence par le gouvernement Trudeau l’hiver dernier, une première depuis 1988. 

• À lire aussi: Loi des mesures d’urgence: l’Alberta témoignera contre le gouvernement fédéral

LE CHAOS AU CONSEIL MUNICIPAL D’OTTAWA


Les conseillers municipaux Mathieu Fleury et Catherine McKenney ont décrit le chaos qu'a provoqué le convoi de la liberté.

Capture d’écran

Les conseillers municipaux Mathieu Fleury et Catherine McKenney ont décrit le chaos qu’a provoqué le convoi de la liberté.

Les conseillers municipaux Catherine McKenney et Mathieu Fleury ont longuement expliqué leur impuissance devant le chaos prolongé causé par le convoi et ont déploré le manque de proactivité des autorités de tous les paliers.

Le 4 février, alors que les camions sont bien installés sur la rue Wellington, Catherine McKenney envoie un courriel destiné au chef de la police municipale, Peter Sloly, et au ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, dans lequel elle « supplie » ses interlocuteurs de « faire quelque chose » pour mettre un terme à la situation.

La réponse d’une collègue au conseil municipal est évocatrice de l’impuissance ressentie alors par les autorités en place à Ottawa : « J’aimerais que nous ayons le pouvoir de faire quelque chose, à part regarder. »

Selon Mathieu Fleury, la Ville aurait pu demander une injonction judiciaire contre le bruit bien avant que celle-ci soit accordée à un groupe citoyen, et que la Loi sur les mesures d’urgence soit invoquée.

De son côté, Catherine McKenney, très active dans le mouvement de contre-manifestation, a dit n’avoir reçu « aucun appel du maire » Jim Watson ni aucune main tendue de sa part pour trouver des solutions.

« Il n’y avait pas d’urgence de la part du maire pour répondre aux questionnements des citoyens », a-t-elle dit. 

DES RÉSIDENTS PRIS EN OTAGE

Les deux premières personnes à témoigner devant cette commission historique étaient deux citoyennes, Victoria De La Ronde et Zexi Li, qui ont fait état de leur calvaire pendant plus d’une heure.

Mme Li est à l’origine d’une action collective intentée contre les manifestants le 4 février, à laquelle s’est greffé un groupe de résidents du centre-ville d’Ottawa.

Elle a déclaré que les klaxons pouvaient commencer dès 7 h, pour parfois se taire au milieu de la nuit, vers 1 h. Ses voisins « avaient des dépressions nerveuses en raison du stress, du bruit et de la terreur qu’ils ressentaient », a-t-elle noté.

Victoria De La Ronde dit avoir entendu des « klaxons fantômes » un certain temps après les événements, alors que les klaxons pouvaient pousser à près de 100 le niveau de décibels dans la rue, selon Zexi Li, qui avait calculé la chose. 

LE CHEF DE POLICE AVAIT PEUR

Selon une responsable d’un regroupement de commerçants de la ville d’Ottawa, le chef de la police d’Ottawa, Peter Sloly, lui avait directement dit avoir « peur » lors d’un appel téléphonique.

« Je me suis dit, le chef de la police a peur, il se passe quelque chose de bien plus important qu’une manifestation ici », a déclaré Nathalie Carrier à la commission, en retenant ses larmes. Je me rappelle avoir eu peur moi-même. »

Elle a témoigné d’une note reçue à son bureau par la police d’Ottawa précédant l’arrivée du convoi qui évoquait la possibilité d’un « événement significatif et extrêmement fluide qui pourrait durer une longue période de temps ».

« Pour moi, il était clair que le convoi de camions de 70 kilomètres qui traversait le pays ne venait pas pour une petite manifestation d’un jour », a-t-elle avisé.

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