« Si vous êtes réellement forts, faites votre coup d’État et gérez le pays comme vous le voulez ! » Paul-Henri Sandaogo Damiba ne croyait pas si bien dire en prononçant ces mots lors d’une rencontre avec les forces vives de la nation à Bobo-Dioulasso, en mai dernier. Un brin provocateur comme il aimait l’être, le désormais ex-président de la transition aura été étonnamment visionnaire. Quatre mois plus tard, il a en effet été renversé par un groupe d’officiers mécontents.
Comme le révélait Jeune Afrique, ce dimanche 2 octobre au matin, après 48 heures de négociations et de confusion, il a signé sa lettre de démission. Son départ du pouvoir a été confirmé dans l’après-midi par les représentants religieux et coutumiers, qui ont précisé que sept conditions avaient été posées, notamment le respect des engagements pris par le Burkina Faso auprès de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ainsi que la garantie de la sécurité du lieutenant-colonel, de ses droits, de ceux de ses collaborateurs, ainsi que des militaires engagés à ces côtés.
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Burkina : Paul-Henri Sandaogo Damiba contraint à la démission
Paul-Henri Sandaogo Damiba, le putschiste « fréquentable » aux yeux de la communauté internationale, sera resté à peine plus de huit mois au pouvoir. Sourd aux critiques ? Il l’était sans doute. Il s’est en tout cas très vite coupé de la troupe, qu’incarne aujourd’hui le capitaine Traoré, chef du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) et nouvel homme fort du pays.
Fort ressentiment
Ibrahim Traoré avait-il, dès le début, l’intention de prendre le pouvoir ? Ce vendredi 30 septembre à l’aube, lorsque éclate la grogne au sein de la troupe, rares sont ceux qui le connaissent.