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Comment Kiev accélère la préparation de la contre-offensive

10/05/2023, 20:04 2.7k Views 44 Comments

Comment Kiev accélère la préparation de la contre-offensive
Publié par LCI / Date: 2023-04-10 09:31:32
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Le plan de Kiev pour la contre-offensive est bouclé et prêt à être mis en œuvre. Selon le National de Sécurité et de Défense Ukrainien, une poignée de personnes seulement connaît le détail du plan national. À cet effet, 40 000 militaires ont été mobilisés pour suivre une formation adéquate, notamment au tir, au pilotage de drone et à l’évacuation des soldats blessés. La plupart d’entre eux, n’ont pas d’expérience militaire et seront répartis dans huit nouvelles brigades qui visent à impressionner l’ennemi. Ces brigades portent, entre autres, des noms évocateurs tels que Hurricane, Ouragan, Rage, Spartan, Les Spartiates, Border of Style, Frontières d’Acier.

Des vidéos, disséminées par les Ukrainiens sur les réseaux sociaux, montrent, probablement dans la région de Kerson, des militaires en train de poser des mines. Cette préparation avance donc, surtout qu’une hypothèse d’une offensive ô combien scrutée et analysée par les observateurs du conflit se précise : l’offensive dans la région de deux Aporidja, soit au sud. Moscou aurait maintenu une partie de ses troupes à l’est, notamment à Bakou, tandis que l’Ukraine profiterait donc de l’occasion pour attaquer en direction du sud, en particulier la ville stratégique de Melitopol. Ce choix intriguerait l’attention, car il permettrait de scinder les troupes russes en deux parties. D’un côté, l’essentiel de ces troupes, autour de Bakou, l’autre partie, plutôt dans la région de Kerson, presque isolée de fait et surtout privée de ravitaillement. Attaquer ici, c’est aussi couper la route qui permet aux Russes de se ravitailler pour assurer l’approvisionnement du front.

Une offensive dans cette direction permettrait également à Kiev de s’avancer vers la mer d’Azov à l’est et vers la Crimée à l’ouest. C’est pourquoi cette hypothèse est privilégiée et paraît un peu évidente. Cependant, cela fait douter Kiev, qui manie la déception, la tromperie, et leurre l’ennemi pour mieux le surprendre. Cette stratégie avait été appliquée lors de sa grande contre-offensive à l’automne dernier, lorsque les Ukrainiens avaient laissé entendre qu’ils attachaient de l’importance au sud avant d’attaquer, finalement, au nord, très au nord, autour de Karkiv, et, enfin, seulement dans un second temps, à Kerson.

Il faut rappeler que le renseignement est essentiel pour lire la copie russe, indispensable à la planification et pour permettre aux décideurs de prendre des décisions clés. C’est pourquoi l’Etat-major ukrainien fonctionne à l’occidentale, avec des subdivisions en bureaux, dont les plus importants sont le J2 pour le renseignement, le J3 pour la conduite des opérations, le J5 pour la planification. Les officiers, d’actifs et de réservistes, passent leur temps à faire de la planification sur des hypothèses en fonction du renseignement en temps réel. Ces opérations sont renforcées par des manœuvres de déception, des infiltrations de forces spéciales, de l’action psychologique, visant à identifier les canaux d’information occidentale que les Russes utilisent.

C’est ainsi qu’actuellement, pendant cette période de brouillage de guerre de renseignement, les Ukrainiens inondent l’espace médiatique avec des images de démonstration de puissance de feu. Cette action n’est pas le fruit du hasard, mais elle vise à tromper l’ennemi, à créer des signaux plus objectifs que les autres, à renseigner sur les intentions de Kiev et à ennuyer Moscou, surtout que les Russes sont en train de recruter de nouveaux soldats.

En somme, la contre-offensive ukrainienne est prête : l’heure de frapper pourrait être proche, mais rien n’est jamais bouclé, car les choses sont en mouvement, et surtout, le renseignement est toujours en cours d’analyse. Les décideurs ukrainiens devront assumer l’importance d’une décision cruciale, tout en ayant la certitude que les Russes ont aussi les leurs et qu’ils savent quelles sont les intentions de Kiev.

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