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Comment Energy Dome veut stocker l’électricité renouvelable avec sa batterie au CO2

Comment Energy Dome veut stocker l’électricité renouvelable avec sa batterie au CO2


Une batterie au CO2. Cela peut sembler fou, mais c’est bien le projet de stockage d’énergie thermodynamique développé par la start-up italienne Energy Dome. L’idée ? Stocker du CO2 sous forme de gaz dans un immense dôme et s’en servir comme d’une solution de stockage d’électricité. En “charge”, le gaz est extrait et comprimé sous forme liquide. Pour restituer l’énergie emmagasinée, ce CO2 liquide est chauffé jusqu’à ce qu’il reprenne sa forme initiale. Dans le processus, l’entreprise s’arrange pour faire tourner une turbine qui génère de l’électricité. C’est la base d’une technique déjà bien documentée de stockage de l’énergie par air comprimé.

Les énergies renouvelables étant, par nature, intermittentes — à l’inverse des centrales électriques qui sont, elles, pilotables —, leur production d’électricité doit être stockée si l’on veut pouvoir s’en servir pour alimenter le réseau en différé. Lorsqu’il est question de stocker l’énergie créée par des installations photovoltaïques, ce sont généralement des batteries traditionnelles à base de lithium-ion qui sont utilisées. Mais Energy Dome pense que sa batterie au CO2 est le parfait compagnon des fermes éoliennes, leur apportant une plus grande flexibilité. C’est la raison pour laquelle son premier partenaire n’est autre qu’Ørsted, géant danois des énergies renouvelables et opérateur du plus grand parc éolien offshore du monde.

Ensemble, ils conçoivent actuellement les plans d’une usine de stockage d’énergie à CO2 d’une capacité de 20 MW, capable d’alimenter le réseau en électricité pendant dix heures consécutives. Sa construction pourrait débuter en 2024 et, en cas de succès, plusieurs sites du même type pourraient pousser à travers l’Europe.

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Voilà à quoi pourrait ressembler la première “batterie au CO2” d’Energy Dome.

Voilà à quoi pourrait ressembler la première “batterie au CO2” d’Energy Dome.

© Energy Dome

“Nous considérons que la solution de la batterie au CO2 est une alternative très prometteuse pour le stockage d’énergie à long terme”, s’enthousiasme Kieran White, vice-président d’Ørsted. Quant à l’ingénieur Claudio Spadacini, patron et fondateur d’Energy Dome, il explique avoir eu cette idée parce que le CO2 se liquéfie facilement à des températures basses (à partir de 31,1 °C, avec une pression d’au moins 5,2 bars). “Résultat, il est possible de stocker une grande réserve d’énergie dans des installations relativement compactes, ce qui rend cette technologie très intéressante d’un point de vue économique”, précise-t-il.

Cette solution serait en effet beaucoup moins onéreuse — et délétère pour l’environnement — que le recours à des batteries massives au lithium. Lithium dont les conditions d’extraction et de transformation sont problématiques. La batterie au CO2 se fabrique, elle, avec des turbines et des compresseurs, et nécessite de l’acier traditionnel, une assise en béton et des toiles résistantes. Une quarantaine de start-up travaillent actuellement sur des solutions équivalentes dans le monde, chacune avec leurs spécificités techniques, mais la jeune pousse Energy Dome a déjà été repérée par certains fonds spécialisés et citée parmi les innovations à suivre par Bloomberg.

Quant à imaginer l’installation de batteries à CO2 miniatures pour alimenter des bâtiments ou des maisons équipés de panneaux solaires ou d’éoliennes, nous n’y sommes pas encore, la technologie nécessitant beaucoup de place au sol et un contrôle permanent d’exploitation pour optimiser le rendement et éviter les accidents.

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