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Combats au Soudan : évacuation de diplomates et de ressortissants étrangers


**SUDAN : EVACUATION DES DIPLOMATES ET DES ÉTRANGERS SUITE À UNE SEMAINE DE COMBATS**

Depuis une semaine, les rues de Khartoum, la capitale soudanaise, étaient le théâtre de violents affrontements opposant les forces de sécurité à des militants armés. Ces combats meurtriers ont causé des pertes humaines considérables, poussant de nombreux étrangers installés dans la ville à quitter précipitamment leur habitat. Durant la nuit, plusieurs centaines de diplomates étrangers et de ressortissants étrangers ont été évacués de Khartoum, suite à une opération d’urgence organisée par le gouvernement soudanais.

UNE SEMAINE DE VIOLENCES À KHARTOUM

Depuis le 7 avril, de nombreux militants s’opposent publiquement au régime en place au Soudan, et réclament une transition immédiate vers un gouvernement civil. Le 10 avril, leur sit-in devant le quartier général de l’armée soudanaise a été violemment réprimé par les forces de sécurité; selon le Comité des médecins soudanais, près de 100 personnes ont été tuées et plus de 700 autres blessées. Face au refus du gouvernement de céder aux demandes de la population, les militants ont décidé de prolonger leur sit-in.

Samedi 13 avril, ils ont organisé une marche pacifique pour dénoncer les violences de la semaine passée. Mais les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur les manifestants, faisant au moins cinq morts. Depuis lors, les combats ont continué dans les rues de Khartoum. Mercredi 17 avril, les insurgés ont pris d’assaut un bâtiment gouvernemental, forçant les forces de sécurité à intervenir.

ÉVACUATION D’URGENCE DES ÉTRANGERS

Face à la situation instable dans la ville, les ambassades étrangères ont recommandé à leurs ressortissants de quitter la ville. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le gouvernement soudanais a organisé une opération d’évacuation d’urgence pour les quelque 2000 ressortissants étrangers encore à Khartoum. Les craintes de violences généralisées et de couvre-feu ont poussé les autorités à prendre cette décision rapide et sans précédent.

Plus de 700 personnes, pour la plupart des diplomates et des travailleurs humanitaires, ont été évacuées à bord d’avions et de bateaux affrétés par les gouvernements britannique et américain. Selon les médias, les gouvernements allemand, néerlandais, français, chinois et japonais ont également organisé l’évacuation de leurs ressortissants.

RISQUES POUR LA STABILITÉ DU SUDAN

Cette évacuation massive met en évidence les risques pour la stabilité du Soudan: « C’est un signal clair que le risque de débordement vers une guerre civile est réel », a déclaré Casper Fischer, un expert en sécurité régionale basé à Nairobi. Les combats dans la ville ont également suscité de vives inquiétudes sur la situation dans la région du Darfour, qui a été le théâtre d’un conflit armé de longue durée. Cet événement pourrait rappeler à beaucoup la sanglante guerre civile soudanaise, qui a duré de 1983 à 2005 et a causé la mort de plus de deux millions de personnes.

Le gouvernement soudanais a appelé au calme, assurant qu’il travaillait à une solution pacifique pour la crise en cours. Face à la violence persistante, l’Union africaine a demandé la suspension du Soudan de son organisation. Cette dernière a également exhorté les parties prenantes à reprendre immédiatement le dialogue et à rechercher une solution rapide à la crise actuelle. Cet appel a été salué par de nombreux acteurs internationaux, qui espèrent voir le Soudan retrouver la paix et la stabilité dans un avenir proche.

**Références:**

– Sudan: Hundreds of foreign diplomats and citizens evacuated amid week-long fighting. The Independent, 18 avril 2019.
– Sudan crisis: The ruthless mercenaries who run the country for gold. The Guardian, 17 avril 2019.
– As Sudanese protesters demand their ‘revolution’, the army grapples with its next moves. The Conversation, 15 avril 2019.
– Sudan’s military rulers face pressure to hand over power. Al Jazeera, 15 avril 2019.

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