L’ancien ministre de l’intérieur Christophe Castaner et l’ancien PDG d’Orange Stéphane Richard ont été nommés au grand port maritime de Marseille (GPMM), selon un arrêté publié mardi au Journal officiel, ce qui ouvre la voie à l’élection d’un président attendue depuis des mois.
Ils ont été désignés par arrêté du ministère de la transition écologique dans le collège des personnalités qualifiées du conseil de surveillance du port, au même titre que Laurence Borie Bancel, qui est à la tête de la Compagnie nationale du Rhône (CNR). Les deux hommes ont été choisis « en raison de leur compétence », peut-on lire dans le Journal officiel.
Le 4 février, l’homme d’affaires marseillais Xavier Giocanti avait déjà été nommé par le gouvernement. Depuis décembre 2020 et le décès de Jean-Marc Forneri, la présidence du GPMM était assurée par Elisabeth Ayrault, prédécesseure de Laurence Borie Bancel à la CNR, mais elle a fait savoir que l’intérim avait trop duré, et cette situation a suscité l’agacement des élus locaux, à commencer par le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier (ex-Les Républicains).
« Favoritisme » et « parachutage »
L’élection du nouveau président du port devrait se dérouler lors du prochain conseil de surveillance, prévu le 25 novembre. Dès fin septembre, la CGT s’est inquiétée d’une possible nomination de Christophe Castaner, ancien chef de file des députés La République en marche (LRM), à la tête du GPMM, y voyant « favoritisme » et « parachutage », après son échec cuisant aux législatives. Pour le syndicat majoritaire sur le port, « les activités portuaires ont besoin d’acteurs économiques centrés sur le réel, qui contribuent à l’essor économique du territoire, qui s’y inscrivent sur la durée, dans une visée industrielle et sociale ».
Après les turbulences dues au Covid-19, l’activité passagers connaît une reprise significative depuis le début de l’année au port de Marseille Fos, malgré la mobilisation grandissante contre l’industrie polluante des croisières, notamment à l’appel du maire de Marseille, Benoît Payan (union de la gauche, Printemps marseillais). Les autres activités du port sont soumises aux bouleversements actuels et aux incertitudes conjoncturelles, avec un trafic de marchandises soutenu par la consommation post-Covid au premier semestre 2022, mais des résultats très contrastés dans le domaine de l’énergie.