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Berlin va retirer ses soldats du Mali malgré sa volonté de peser davantage en Afrique

Berlin va retirer ses soldats du Mali malgré sa volonté de peser davantage en Afrique


Une semaine après le Royaume-Uni et la Côte d’Ivoire, l’Allemagne a annoncé à son tour, mardi 22 novembre, qu’elle allait mettre fin à son engagement au sein de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). Mais, à la différence de Londres et d’Abidjan, qui prévoient de retirer leurs casques bleus d’ici à l’été 2023, Berlin entend maintenir les siens jusqu’en mai 2024.

Cette décision était très attendue. D’abord parce que l’Allemagne est un pilier important de la force onusienne. Avec quelque 1 100 militaires déployés au Mali, elle est le premier contributeur européen à cette mission de « stabilisation » créée par l’ONU, en 2013, et à laquelle participent actuellement 14 000 soldats et policiers issus d’une soixantaine de pays. Depuis le départ des derniers soldats allemands d’Afghanistan, en 2021, il s’agit désormais de la principale opération de la Bundeswehr à l’étranger.

Si la décision annoncée mardi était guettée avec impatience, c’est aussi parce que le gouvernement allemand, ces dernières semaines, était apparu tiraillé entre deux lignes très différentes. D’un côté, celle de la ministre de la défense, la sociale-démocrate Christine Lambrecht (SPD) ; de l’autre, celle de la ministre des affaires étrangères, l’écologiste Annalena Baerbock.

Interdiction des drones Heron

S’inquiétant des risques encourus par les casques bleus dans un contexte où la junte militaire malienne multiplie les entraves à leur encontre, Mme Lambrecht plaidait pour un retrait accéléré, fin 2023 au plus tard. Un épisode récent l’a confortée dans sa position : la décision prise par Bamako, en octobre, d’interdire les drones Heron utilisés par la Minusma pour ses opérations de reconnaissance. Celles-ci constituant une part essentielle de l’activité de la Bundeswehr au Mali, une telle interdiction « réduit considérablement la mission » des soldats allemands sur le terrain, déclarait, le 16 novembre, un porte-parole du ministère de la défense.

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Mme Baerbock, elle, défendait un tout autre point de vue. Plutôt que d’annoncer un retrait de ses troupes, Berlin, selon elle, devait au contraire se préparer à les maintenir plus longtemps sur place. Une façon, pour la ministre des affaires étrangères, d’envoyer un double message : aux Maliens, pour leur montrer que l’Allemagne reste à leurs côtés pour les protéger à l’heure où la plupart des pays engagés dans la Minusma rapatrient leurs soldats ; à ses alliés occidentaux, pour leur indiquer qu’ils peuvent désormais compter sur elle dans des régions où, il y a encore quelques années, son absence diplomatique se faisait cruellement sentir, en particulier en Afrique subsaharienne. Mardi, la ministre allemande de la défense a ainsi souligné que Berlin s’impliquerait davantage au Niger, estimant qu’il serait « irresponsable » de sa part d’abandonner à d’autres la région du Sahel, en particulier à la Russie.

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