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Au Royaume-Uni, le marché immobilier sous le choc de la hausse des taux d’intérêt

Au Royaume-Uni, le marché immobilier sous le choc de la hausse des taux d’intérêt


Si c’était à refaire, Natalie Hall et son mari James n’achèteraient peut-être pas leur belle maison de cinq pièces à Peterborough, dans le centre de l’Angleterre. Mais en 2018, avec un taux d’intérêt sur leur emprunt immobilier fixé pour cinq ans à 1,8 %, l’échéance mensuelle de 1 250 livres (1 430 euros) leur paraissait raisonnable.

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Las ! Le choc de l’inflation est passé par là. Pour lutter contre la hausse des prix, la Banque d’Angleterre a augmenté en un an son taux d’intérêt directeur de 0,10 % à 3 %. Pas de chance pour le couple britannique, qui a deux enfants en bas âge. En effet, la période de taux fixe sur cinq ans de leur emprunt arrivera à échéance en avril 2023. Natalie et James ont commencé à se renseigner : les nouveaux taux que les banques leur proposent se situent juste en dessous de 6 %. Leur mensualité va donc passer à près de 1 800 livres.

« A ce prix-là, il y a cinq ans, on aurait sans doute estimé que cette maison n’était pas abordable », témoigne Mme Hall. Le couple – lui travaille à son compte dans l’installation de systèmes d’alarme pour maisons, elle effectue des remplacements dans des écoles secondaires – étudie différentes options : allonger la durée de remboursement du prêt, déménager dans un logement plus petit… Dans l’immédiat, il va commencer par réduire ses dépenses autant que possible. « On devait changer une de nos deux voitures cette année. On va repousser cela. On avait la chance de prendre de belles vacances chaque année. On va sans doute annuler. »

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Plus qu’ailleurs, le marché immobilier britannique subit de plein fouet l’envolée des taux d’intérêt. Contrairement à la France ou aux Etats-Unis, où les emprunts se font à taux fixe pour vingt, voire trente ans, au Royaume-Uni, ils évoluent en fonction des taux d’intérêt de la banque centrale. Sur 8,5 millions de foyers qui détiennent un emprunt hypothécaire outre-Manche, 2,2 millions ont un produit qui est directement indexé sur le taux d’intérêt directeur, changeant mois après mois.

Hausse des remboursements par foyer

Les autres ont des taux qui sont fixes pour une courte période seulement (entre deux et cinq ans) et qu’il faut renouveler après cette échéance. Sur les deux prochaines années, 3,1 millions de foyers devront renégocier leur taux, soit environ 130 000 par mois, selon les calculs de la Financial Conduct Authority (FCA), le régulateur financier.

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Pour de nombreux foyers, l’impact est violent. Les hypothèques avec un taux fixe pour deux ans, qui tournaient autour de 1,3 % en 2021, sont passées à près de 6 %, explique Dominik Lipnicki, qui dirige Your Mortgage Decisions, une société de courtage de prêts. Résultat : le marché est aujourd’hui complètement atone. « Le nombre de transactions immobilières s’est effondré et les prix ont commencé à baisser », témoigne M. Lipnicki.

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