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Au Parlement européen, Pascal Durand quitte le groupe macroniste

Au Parlement européen, Pascal Durand quitte le groupe macroniste


C’était un véritable cas de conscience. Finalement, après plus d’un mois de réflexion, l’eurodéputé macroniste, Pascal Durand a décidé de quitter le groupe Renew à Bruxelles. Cet ancien élu Europe Ecologie-Les Verts a décidé de rejoindre le groupe social-démocrate (S&D), où siègent notamment Sylvie Guillaume ou Raphaël Glucksmann. « Quitter un groupe, ce n’est pas une décision facile que l’on prend à la légère. Je n’en veux d’ailleurs pas du tout à mes collègues, ni à Stéphane Séjourné, le chef de Renew. Non, la situation était devenue pour moi inacceptable. Et je devais partir. »

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Quelle situation ? « Il s’agit d’une question de principe. Je ne peux accepter de siéger avec des gens qui font des alliances avec l’extrême droite », explique M. Durand. Il faut revenir à début octobre, quand la Suède a élu son nouveau Parlement, qui a donné une majorité de droite, un rassemblement de quatre partis, dont les libéraux et le parti des Démocrates de Suède, un mouvement d’extrême droite au passé néonazi.

Au groupe Renew du Parlement européen, les élus centristes proeuropéens siègent avec de nombreux députés libéraux du nord de l’Europe, dont Karin Karlsbro, du parti Liberalerna. Parti qui a accepté le soutien de l’extrême droite pour gouverner. « Je ne peux accepter l’inacceptable, reprend M. Durand. Pour moi, cela va à l’encontre de toutes mes convictions, de tous mes combats. Mes parents, aujourd’hui décédés, qui ont été résistants m’ont inculqué le combat contre l’extrême droite. »

De fait, rappelle ce proche de Daniel Cohn-Bendit, « quand j’ai rejoint la campagne en 2019, c’était pour son programme de défense des valeurs européennes, en totale opposition justement avec une vision étroite et nationaliste, qui promeut une Europe des nations… Une Europe où le Parlement n’aurait plus sa place ».

« Mon départ est un cri, pacifiste, pour alerter ! »

Après l’annonce du gouvernement suédois, Stéphane Séjourné, le patron en France de Renaissance et président du groupe Renew au Parlement européen, était monté rapidement au créneau. « Notre groupe s’est fondé sur la lutte contre les populistes et l’extrême droite, rappelait-il ainsi, le 18 octobre, devant la presse à Strasbourg. (…) La situation n’est absolument pas satisfaisante. »

En coulisses, les échanges ont été houleux au sein du groupe, qui compte quelque 102 députés, dont un quart de Français. « Il y a eu des réunions à huis clos, avec des discussions longues, tendues, des pleurs », rapporte un observateur. Alors que l’idée d’exclure Mme Karlsbro a été notamment proposée par les députés français, belges ou même roumains, pour solder le sujet, l’ensemble des élus libéraux d’Europe du Nord ont refusé en bloc une telle solution. Trop violente.

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