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Arrestation au Nicaragua du sociologue Oscar-René Vargas

Arrestation au Nicaragua du sociologue Oscar-René Vargas


Dans une nouvelle offensive contre toute forme d’opposition, les autorités nicaraguayennes ont arrêté, mardi 22 novembre à Managua, le sociologue Oscar-René Vargas, un des anciens conseillers du président Daniel Ortega devenu l’une des principales voix critiques envers son régime. On ignorait, mercredi, son lieu de détention.

« Un régiment de [personnes] cagoulées de la garde ortéguiste a fait irruption au domicile [où il se trouvait] et a arrêté Oscar-René Vargas Escobar (76 ans et porteur d’un pacemaker), économiste, sociologue et analyste politique, qui dénonce la dictature depuis de nombreuses années », a déclaré la poétesse Daisy Zamora, son ex-compagne, selon le journal Confidencial. Leur fils, René Vargas Zamora, tiendra le régime responsable « de tout malaise qui pourrait lui arriver ».

M. Vargas avait été l’un des membres fondateurs du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) et conseiller du président Ortega lors de son premier mandat (depuis la révolution de 1979 jusqu’à 1990). Il a raconté au site Infobae avoir sauvé ce dernier, le 4 novembre 1967, d’un enlèvement par les hommes de main de la dictature du clan Somoza lors d’une opération contre des guérilleros sandinistes dans la capitale.

Après le retour au pouvoir de Daniel Ortega en 2007, celui-ci avait nommé Oscar-René Vargas ambassadeur du Nicaragua en France. Mais la nomination avait été annulée après que le sociologue avait déclaré dans un entretien au journal La Prensa que « penser est très mal vu dans ce pays » et qu’il n’avait pas l’intention de ne pas exprimer ses idées.

Exil au Costa Rica

Dernièrement, et comme la plupart des opposants au régime d’Ortega, Oscar-René Vargas avait dû s’exiler au Costa Rica. Il était brièvement retourné au Nicaragua pour rendre visite à sa sœur, souffrante, selon la presse locale.

Auteur de 36 livres, le sociologue et économiste, qui a étudié en Suisse et au Mexique, publie régulièrement des analyses au vitriol sur son blog. Lundi 21 novembre, il avait expliqué, au sujet des quelque 200 prisonniers politiques, que ceux-ci seraient libérés « lorsque le régime n’aura[it] plus l’argent nécessaire pour payer les militaires, la police et les paramilitaires, lorsqu’il risquera[it] de perdre le contrôle des rues, lorsque la population retournera[it] dans les rues ».

Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Nicaragua : « Nous demandons la libération de Dora Maria Tellez et des deux cents prisonniers politiques »

Parmi les 200 détenus de façon arbitraire à la suite du mouvement de révolte né en avril 2018 pour réclamer le départ de M. Ortega se trouvent des leaders de l’opposition, des féministes, des défenseurs des droits humains, des journalistes, des étudiants, des grands patrons, d’anciens diplomates et plusieurs anciens frères d’armes de M. Ortega.

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