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après le drame de Meriem, le gouvernement sous pression pour réformer l’avortement

après le drame de Meriem, le gouvernement sous pression pour réformer l’avortement


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Une manifestation de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin, à Rabat, en juin 2019.

Combien faudra-t-il encore de Meriem ? Combien de victimes d’avortements clandestins avant que le Maroc entérine un assouplissement de sa législation répressive en matière d’interruption volontaire de grossesse (IVG) ? Alors qu’une réforme se fait attendre depuis sept ans, le drame de cette adolescente de 15 ans dans un village près de Midelt, dans le centre du pays, a ravivé le débat et fait monter la pression sur le gouvernement pour qu’il s’engage en faveur de lois plus protectrices des femmes.

Peu d’éléments, pour l’heure, ont été rapportés sur cette affaire, tandis qu’une enquête est en cours. Meriem est morte dans la nuit du 6 au 7 septembre, selon la presse locale, des suites d’une opération clandestine d’avortement, dans un pays où l’IVG est interdite, sauf en cas de danger pour la santé de la mère. Elle est passible de six mois à deux ans de prison pour la femme qui avorte, jusqu’à cinq ans pour les médecins qui la pratiquent.

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Meriem était « exploitée sexuellement » par un homme. C’est au domicile de ce dernier qu’aurait eu lieu l’intervention chirurgicale, en présence d’une « sage-femme » et d’un « technicien », ainsi que le rapporte le Printemps de la dignité, une coalition de vingt-cinq associations marocaines de défense des droits des femmes. Quatre personnes ont été interpellées, dont la mère de la victime, selon la chaîne publique 2M.

« Cette histoire nous bouleverse, nous révolte, souligne Fouzia Yassine, coordinatrice de la coalition. Si Meriem avait pu avorter à l’hôpital dans des conditions sanitaires adéquates, ce drame ne serait jamais survenu. Qu’attend-on pour changer la loi ? »

De 600 à 800 avortements illégaux par jour

Plus virulent, le gynécologue Chafik Chraïbi, fondateur de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (Amlac) et militant de longue date de la cause, pointe la responsabilité des décideurs politiques : « Je les accuse d’être responsables du décès de cette jeune fille comme de toutes les victimes d’avortement clandestin, dénonce-t-il. Le drame de Meriem est malheureusement un drame de plus, poursuit-il. Il faut aussi parler des suicides de jeunes femmes qui subissent des grossesses non désirées, de celles qui sont rejetées par leur famille, des crimes d’honneur, des infanticides, des médecins mis en cause ou emprisonnés… C’est toute une cascade de conséquences qui se produit en rapport avec l’interdiction d’avorter. »

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