Une élection présidentielle pointe de nouveau à l’horizon – elle est prévue en août 2023 – mais on la voit venir depuis des mois déjà. Dans les états-majors, le personnel politique sonde les oracles sur le climat qui prévaudra l’année prochaine, travaille à se positionner pour peser sur le vote communautaire – ou ethnique –, évalue la proportion de l’électorat prête à se mobiliser pour ou contre son camp, sans oublier de jauger la part du vote contestataire qui serait préjudiciable au président sortant, Ali Bongo Ondimba (ABO), s’il briguait sa propre succession.
Le mode de scrutin à un tour avait l’avantage de dégager une majorité claire en évitant les marchandages. La révision constitutionnelle de 2018 ayant consacré le retour au scrutin à deux tours, le risque est très élevé pour le candidat arrivant en tête au premier tour de se heurter à une coalition d’adversaires ligués contre lui au second tour. Aussi, pour conjurer ce sort peu enviable qui oblige à négocier en position délicate, le président sortant a intérêt à obtenir la majorité absolue dès le premier tour.