Voilà douze ans que la Roja n’a plus goûté aux joies d’un quart de finale d’une Coupe du monde. C’était en 2010, année de son unique sacre. Mais mardi 6 décembre, en huitième de finale du Mondial 2022 au Qatar, il y aura, quel que soit le résultat du match contre le Maroc, de l’Espagne dans le top huit mondial, en la personne d’Achraf Hakimi. Né à Madrid il y a vingt-quatre ans, le latéral des Lions de l’Atlas fêtera face aux joueurs de Luis Enrique sa 58e sélection sous la tunique marocaine.
Outre son rôle de leader de la défense marocaine, Achraf Hakimi sera le trait d’union d’un nouveau duel symbolique mardi au stade Education City d’Al-Rayyan. Après le match fratricide remporté face à la Belgique en poules (0-2) le 27 novembre, l’affiche cette fois, entre deux pays frontaliers, a tout d’un « derby ». « Ce match est spécial parce que je joue contre le pays qui m’a fait grandir et qui nous a donnés, à moi et à ma famille, beaucoup de choses » a confié Hakimi dans les colonnes de Marca le 5 novembre.
Le joueur du Paris Saint-Germain a grandi à Getafe, au sud de la capitale espagnole. Ses parents, originaires de Casablanca et d’un village près de Tanger, y ont posé leurs valises en 1989, à la recherche d’une vie meilleure. Sa mère Fatima, femme de ménage, aidait son mari Hassan à son étal sur le marché de Majadahonda, près de Madrid.
« Mes parents ont lutté pour nous offrir le meilleur, à mon frère, ma sœur et moi. Ils n’ont pas fait beaucoup d’études et ont énormément travaillé pour nous acheter des vêtements, les fournitures scolaires, et nous emmener aux entraînements qui étaient loin. Tout cela m’a rendu plus indépendant, plus fort » rappelait le joueur dans un entretien accordé au magazine L’Equipe en novembre 2021.
🇲🇦 Un instant plein d’amour entre Achraf Hakimi et sa maman hier après la victoire du Maroc contre la Belgique ! ❤… https://t.co/tQVKVOzlsJ
Enfant, le jeune Achraf écume le terrain situé près du domicile familial dans le quartier de Las Margaritas, se servant des murs peints comme cages. « C’est un quartier pauvre, ouvrier, où vivent beaucoup de Marocains », explique à l’AFP Dani Gomez, journaliste sportif pour le Hora Azulona, qui a côtoyé le footballeur à l’école primaire Santa Margarita.
Lancé dans le grand bain à 18 ans au Real
Achraf Hakimi prend sa première licence en 2005 au CD Colonia Ofigevi, club de la banlieue madrilène. Ses qualités de vitesse tapent rapidement dans l’œil des recruteurs du Real Madrid, où il signe chez les jeunes en 2006, à seulement sept ans. « C’était le jeunot, le petit, mais il était très rapide, et c’est pour ça que le Real Madrid l’avait recruté », se souvient Gomez.
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