Déjà incarcéré pour non-respect de condition, c’est par visioconférence que Keven Deblois a été formellement accusé du meurtre de Karine Bélanger, dont le corps calciné a été retrouvé dans une voiture incendiée le 25 septembre dernier.
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L’homme de 24 ans, habitué aux passages au tribunal étant donné ses lourds antécédents, n’a pas semblé ébranlé par la courte comparution où il a pourtant été accusé de cinq chefs graves, dont celui de meurtre au deuxième degré de sa conjointe, Karine Bélanger.
Deblois a aussi été accusé d’outrage à un cadavre, d’incendie criminel, de vol de voiture ainsi que de vol de carte de crédit (voir autre texte).
En liberté conditionnelle
Le 25 septembre dernier, une camionnette Dodge Ram avait été incendiée dans un champ isolé de Saint-Bernard-de-Beauce.
L’accusé avait été arrêté quelques jours plus tard pour non-respect de ses conditions, alors qu’il était en liberté conditionnelle depuis le mois de juillet et qu’il ne s’était notamment pas présenté à sa maison de transition, comme exigé.
C’est donc du centre de détention de Québec que l’homme a comparu. L’accusé au regard froid a dit à trois reprises « oui » lorsque la juge Annie Trudel lui a demandé s’il comprenait les détails de la procédure.
Tuée avant le feu ?
Le chef d’accusation de meurtre au deuxième degré qui aurait eu lieu le « 24 septembre ou le 25 septembre 2022 » laisse croire que l’assassinat de la victime de 36 ans se serait produit avant le vol et l’incendie du véhicule dans le champ de maïs de Saint-Bernard.
À ce sujet, la procureure a expliqué pourquoi l’accusation de meurtre en était une de meurtre au deuxième degré.
« Le meurtre au premier degré nécessite une préméditation, de propos délibéré, ce qui n’est pas requis pour le meurtre au deuxième degré », a indiqué Me Annik Arbour.
Keven Deblois reste détenu et reviendra en cour pour la forme le 8 décembre prochain.
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Leur véhicule volé une heure avant d’être incendié
Les propriétaires de la camionnette dans laquelle le corps de Karine Bélanger a été retrouvé calciné se sont fait voler leur véhicule pendant qu’ils faisaient des achats dans un commerce de Sainte-Marie. Une heure plus tard, la voiture était incendiée dans un champ.
France Remillard suit avec attention l’évolution de l’enquête sur le féminicide qui s’est produit en Beauce le 25 septembre dernier, et pour cause (voir autre texte). C’est son véhicule qui a été incendié après avoir été vraisemblablement volé par Keven Deblois.
« Bouleversant »
« C’est bouleversant », lâche Mme Remillard, une mère de plusieurs enfants.
Impliquée indirectement dans ce drame, elle avoue avoir mal dormi au cours des derniers jours en pensant à la fin atroce de la victime.
Cette journée-là, la petite famille qui habite Sainte-Claire dans Bellechasse se trouvait à Sainte-Marie après être allée entreposer sa roulotte pour l’hiver.
S’arrêtant au magasin de chaussures Yellow de Sainte-Marie pour acheter des bottes d’hiver, France Remillard est ressortie du commerce en trouvant un espace vide à l’endroit où son conjoint avait garé leur Dodge Ram 2015.
« On est sorti du magasin, Pouf ! Plus rien. On est juste resté 10 minutes dans le magasin. Il était 13 h 47 », indique la dame, en ajoutant que l’auto était barrée.
Une témoin présente de l’autre côté de la rue a par la suite indiqué avoir vu un homme rôder autour du camion en donnant la description d’un individu avec une barbe correspondant à celle du suspect Keven Deblois.
À Saint-Bernard
Mme Remillard a rapidement appelé les policiers et annulé la carte de crédit qui était restée dans la voiture. Or, c’est vers 15 h, alors que le couple se trouvait toujours en compagnie des policiers, qu’ils ont appris que leur voiture avait été incendiée dans un champ de Saint-Bernard à environ 20 minutes d’où ils se trouvaient.