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A Washington, les Etats-Unis courtisent l’Afrique

A Washington, les Etats-Unis courtisent l’Afrique


La délégation tchadienne, menée par le chef de la junte militaire au pouvoir Mahamat Idriss Déby Itno, à son arrivée sur le territoire américain pour le sommet Etats-Unis - Afrique, dans le Maryland, le 12 décembre 2022.

L’Afrique a rendez-vous à Washington. L’administration Biden a décidé de manifester son intérêt renouvelé pour le continent en organisant un sommet multilatéral dans sa capitale, huit ans après le précédent. Du 13 au 15 décembre se réuniront quarante-neuf délégations gouvernementales, l’Union africaine, des représentants des sociétés civiles, du monde des affaires et des diasporas.

A cette occasion, Joe Biden annoncera le soutien de son pays à l’attribution d’un statut de membre permanent à l’Union africaine lors des sommets du G20, auxquels participait jusqu’alors l’Afrique du Sud. « Nous avons besoin de plus de voix africaines dans les conversations internationales concernant l’économie globale, la démocratie et la gouvernance, le changement climatique, la santé et la sécurité », a expliqué dans un communiqué Judd Devermont, directeur pour les affaires africaines au Conseil américain de sécurité nationale.

Ce sommet de trois jours ne devrait pas être marqué par des annonces spectaculaires. Ce qui fait son sel est la multiplicité à venir des interactions, des apartés, des rencontres officielles et impromptues. Il s’agit, selon un haut responsable américain, d’« écouter et de répondre aux aspirations africaines ». La majorité des dirigeants du continent est attendue à Washington. Les seuls à ne pas avoir été invités par l’administration sont les putschistes (Burkina Faso, Guinée, Mali, Soudan) dont les pays ont été suspendus par l’Union africaine. L’Erythrée, avec laquelle Washington n’a pas de relations diplomatiques, sera aussi absente.

« Je suis heureux que ce sommet ait lieu, c’est une façon tardive d’entrer en jeu, alors qu’il existe des formats similaires entre l’Union européenne et l’Afrique, la France et l’Afrique, le Japon et l’Afrique, etc., depuis longtemps, explique J. Peter Pham, ancien envoyé spécial américain dans la région des Grands Lacs puis au Sahel sous l’administration Trump, aujourd’hui expert au cercle de réflexion Atlantic Council. Mais le profil de ce sommet me semble un peu bizarre et condescendant. On fait venir des dirigeants africains pour les soumettre ensuite à des cours et à des panels de discussion qui ressemblent à des séminaires. »

Disponibilité et optimisme

L’administration Biden, elle, prétend concevoir cet événement avec un mélange de disponibilité et d’optimisme, dans un contexte international instable, marqué par deux événements majeurs.

D’abord, les réverbérations de la guerre en Ukraine. « De nombreux pays sur le continent, malheureusement, ont subi les conséquences de l’agression russe et l’impact que cela a eu sur les exportations de blé et de fertilisants en provenance d’Ukraine », soulignait il y a quelques jours un haut responsable américain, lors d’un point presse. L’absence de condamnation politique claire de l’invasion russe a aussi montré à Washington l’importance d’un travail diplomatique proactif auprès des dirigeants africains, dont les réticences vis-à-vis des points de vue strictement occidentaux vont croissant.

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