Cette visite de cinq jours au Canada a confirmé au pape François que le temps des longs voyages remplis de multiples événements publics quotidiens appartiennent sans doute à une époque révolue pour lui. Lors de la conférence de presse qu’il a tenue dans l’avion qui le ramenait du Canada, dans la nuit de vendredi 29 à samedi 30 juillet, François a expliqué son intention de continuer à en faire, cependant. « J’essaierai de continuer à faire des voyages », a-t-il dit. Mais il ne croit pas pouvoir « conserver le même rythme de voyage qu’auparavant ». « Je crois qu’à mon âge, et avec ces limites, je dois m’économiser un peu pour pouvoir servir l’Eglise », a-t-il reconnu.
Les trois escales canadiennes (Edmonton, Québec et Iqualuit), avec des milliers de kilomètres parcourus, plusieurs changements de fuseaux horaires et une mobilité réduite par l’usage d’un fauteuil roulant, étaient un test pour le Vatican. Le pape argentin en a tiré une conclusion énoncée sans fausse pudeur et avec simplicité : « Je crois que je dois me limiter un peu, avec ces efforts. Il faut peut-être changer un peu le style, diminuer, restructurer [les voyages]. »
Depuis le mois de mai, une douleur au genou, causée au moins en partie par une fracture, l’empêche de faire plus de quelques pas et le contraint à utiliser la plupart du temps un fauteuil roulant. Une opération chirurgicale du genou pourrait sans doute être envisagée, a-t-il laissé entendre : « Les médecins me disent que oui. » Mais lui-même la refuse. « Dans mon cas, elle ne convient pas », précise-t-il. L’anesthésie de six heures qu’il a subie il y a un an pour une ablation partielle du côlon lui a laissé de mauvais souvenirs. « J’en ai encore des séquelles, a-t-il dit. Et on ne rigole pas avec cela. »
Flou sur les prochains voyages
Les déplacements des mois à venir se dessinent, mais avec un certain flou. En septembre, il devrait se rendre au Kazakhstan, où se tiendra une rencontre interreligieuse et où il espère pouvoir rencontrer pour la seconde fois Kirill, le patriarche de Moscou. « C’est un voyage tranquille, sans déplacements », a-t-il fait valoir. Il voudrait également aller en Ukraine, ce qui sera sans doute moins tranquille. « Nous verrons maintenant ce que je trouverai quand j’irai à Kiev », a-t-il dit.
Une visite prévue au début de juillet en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud a dû être reportée au dernier moment, en raison de son genou, justement. François a annoncé qu’il scinderait probablement ces deux destinations, avec un voyage au Soudan du Sud d’abord, « parce que c’est un voyage avec l’archevêque de Cantorbery et avec l’évêque de l’Eglise d’Ecosse ». La RDC viendra après, « mais ce sera l’année prochaine, [après] la saison des pluies ». « Moi, j’ai toute la bonne volonté, mais on verra ce que ma jambe me dira », a-t-il anticipé.
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