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Au Sénégal, des élections législatives ouvrent les hostilités politiques

Au Sénégal, des élections législatives ouvrent les hostilités politiques


Un minibus devant une affiche du parti au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar, à Dakar, le 27 juillet 2022.

Les élections législatives organisées dimanche 31 juillet au Sénégal sont un trompe-l’œil. Sur le papier, huit listes s’affrontent pour renouveler les 165 sièges de l’Assemblée nationale dans un mode de scrutin complexe à un seul tour. Cent douze députés sont élus à la majorité relative sur des listes départementales ou représentant la diaspora, les 53 sièges restants étant pourvus à la proportionnelle sur la base du total des voix des partis additionné au niveau national. La précampagne, en juin, a donné lieu à de violentes manifestations, qui ont fait trois morts, après que le Conseil constitutionnel a invalidé la liste nationale de la principale coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi (YAW, « libérer le peuple »), l’obligeant à ne présenter que ses suppléants, inconnus du grand public. Depuis, le calme est revenu et chacun a battu campagne sans grande proposition pour les électeurs et sans réels débats entre les différentes formations.

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Dernier scrutin avant la présidentielle de février 2024, ces législatives apparaissent en fait dans tous les esprits comme une répétition générale d’un duel qui n’aura peut-être jamais lieu entre un président en exercice, Macky Sall, que la Constitution pousse vers la sortie après deux mandats consécutifs, et son opposant le plus virulent, Ousmane Sonko, poursuivi par la justice après son inculpation en mars 2021 pour « viols et menaces de mort » sur une employée d’un salon de massage. La vie politique sénégalaise est désormais polarisée autour de ces deux personnalités que tout oppose, et l’enjeu des élections de dimanche est simple : YAW et sa nouvelle alliée, Wallu Sénégal (« secourir le Sénégal »), la coalition formée autour de l’ancien président Abdoulaye Wade, arriveront-elles à arracher la majorité des députés à la mouvance au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (« unis pour le même espoir ») ? Dans un tel cas, le chef de l’Etat, qui entretient le plus grand flou sur son avenir, verrait le chemin pour un troisième mandat sérieusement entravé.

Mutique sur ses intentions – « Pourquoi devrais-je répondre tout de suite alors qu’il me reste deux ans ? Je répondrai le moment venu. (…) Pour le moment, je travaille », disait-il en juin dans un entretien au Monde, Macky Sall laisse cependant poindre quelques signes avant-coureurs de sa tentation. « Si l’opposition veut faire de ces élections un référendum pour contrer Macky Sall, qu’à cela ne tienne, mais il faudra qu’elle en tire les conséquences le 31 au soir », prévient son conseiller spécial, Hamidou Kasse, prédisant « une remise à l’heure des pendules ».

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